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Rick Davies, clavier bien tempéré
lundi 8 septembre 2025, par
Je me souviens d’une maison au Maroc, un soir d’été 1981, il y avait une bande de jeunes bien habillés qui m’impressionnaient beaucoup. Ils ont mis un disque - ça se faisait dans ce temps - « Breakfast in America ». Je connaissais déjà, j’avais même la K7 de « Even in the Quietest Moments… », mais impossible de ne pas faire le lien entre leur allure générale décontractée et la qualité de cette musique.
Avec ma sœur, il nous est arrivé de mettre ledit album, les notes de pochette sous les yeux, pour chanter tous les deux.
En grandissant, j’en suis venu à tout aimer dans les albums de Supertramp : l’instrumentation, les arrangements et les compositions à tiroirs, obsession qui m’est restée, quelque soit le genre musical.
Et puis les voix évidemment, celle de Roger Hodgson d’abord, parce que maître des tubes, orfèvre du refrain catchy.
Mais finalement les morceaux les plus troublants et sombres étaient ceux composés et chantés par Rick Davies. Des histoires sans panache, des types pas très glorieux, des dimanches déprimants, des journées normales en quelque sorte.
Les deux faisaient la paire et c’est finalement lui qui est parti le premier, nous privant définitivement de toute possibilité de retrouvailles du groupe. Peut-être est-ce pour le mieux, mais l’écoute de l’album live « Paris » (1979) était enchanteresse et douloureuse à la fois : c’était si près de chez moi, pourquoi ne revenaient-ils pas ?
« Well, I just don’t know the reason,
I don’t know what to say,
It just seems a normal day » (1975)
Sébastien Bourdon