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« Political Mother Unplugged » de Hofesh Schechter - Espace 1789 le 22 septembre 2021

samedi 25 septembre 2021, par Sébastien Bourdon

Cadence et Cascades

La lumière s’éteint, un type arrive sur scène déguisé en samouraï. Il ondule, forcément, c’est un danseur, mais il se fait soudainement hara-kiri en hurlant et s’effondre dans un râle. Avec cette introduction, le ton est donné, il y aura peu d’entrechats mais pas mal de brutalité saccadée.

C’est ainsi que le show à suivre se veut sans peur de l’intensité et indéniablement il y parvient, à commencer par sa partie sonore.

Rares en effet sont les ballets où l’on distribue des bouchons d’oreille au préalable, et force est de constater que ces outils n’étaient pas superfétatoires (en ces périodes de disette de concert, il était toutefois assez agréable d’entendre joué à fond les ballons un metal industriel particulièrement sauvage).

Pour ce qui est de la chorégraphie, faite de stupeur et tremblements, de gestes brusques évoquant parfois un zombie qui aurait pris la foudre, elle frappe visuellement. L’énergie déployée sur scène est palpable, parfois jusqu’à l’appréhension, tant on joue avec les nerfs du spectateur, déjà abasourdi par les décibels.

Cette sauvagerie touche toutefois un peu ses limites quand, quelque soit le fond sonore, les gestes deviennent trop similaires, la danse peut-être un peu trop uniforme.

Ensuite, si l’on ne sait rien ab initio du discours qui sous-tend le spectacle, force est de constater que l’on n’en sait guère plus en sortant, sauf à chercher des explications ailleurs. Et ce n’est pas le nom même de cette pièce qui va aider : qu’entend-on donc par « Mère Politique Débranchée » ?

Les convulsions des danseurs portent probablement un propos très général sur la violence du monde des humains. Ce sous-texte est ainsi largement martelé par des vidéos alternant visions floues et effrayantes de tribun vociférant ou de hurleur heavy metal.

Une heure plus tard, une fois le chaos bondissant sur scène achevé, il nous est donné une précision écrite supplémentaire en fond de scène, toujours en anglais : « Where There is Pressure There is Folk Dance ». Autant dire qu’avec ce propos final, on n’est guère avancé.

On sort donc un peu interloqué de ce spectacle qui, s’il vous saisit immédiatement à la gorge, peut interroger sur la réelle adéquation entre l’ambition politique du propos et la pièce proposée, cette dernière faisant qu’on se pose plus d’interrogations sur sa forme même que sur les sujets qu’elle prétend aborder.

Sébastien Bourdon

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