« Le Vrai du Faux » d’Armel Hostiou

Un beau jour (ou peut-être était-ce une nuit), le réalisateur Armel Hostiou découvre qu’il existe sur Facebook un autre profil à son nom, d’autant plus trompeur qu’il est parfaitement similaire : photos de lui, profession etc.

Quelque peu agacé par cette usurpation d’identité virtuelle, Armel s’en remet aux autorités de ce monde (virtuel) et qui évidemment s’en tamponnent.

Ledit profil fantôme organisant des castings payants à Kinshasa (RDC), le réalisateur trouve que la plaisanterie a assez duré et décide d’aller enquêter sur place, afin de faire cesser ces agissements et démêler, évidemment, le vrai du faux.

Sur place, l’immense cité congolaise se révèle un puit aux mystères, sans fond de surcroît, dans lequel tout va se complexifier, une réalité chassant l’autre.

Hostiou est un candide, ignorant des us et coutumes du coin, et son enquête piétine immanquablement, les situations comme les êtres se révélant multiples, au risque même d’une disparition programmée du rationnel.

On se perd avec lui, on en vient même à demander qui trompe réellement qui. L’échappée finale hors la ville, pleine de digressions culturelles locales, nous embarque totalement dans un autre monde et le retour à notre réalité - virtuelle ou réelle - n’est pas tellement plus limpide.

On sort de la salle en se demandant si on ne se serait pas fait nous aussi promener et si, pensant voir un documentaire sur un Candide en Afrique, nous n’aurions finalement pas vu une œuvre de pur cinéma, fort bien travestie par un réel indiscernable et toujours fuyant.

Sébastien Bourdon