Le Voyage en Italie, acte 8 - Abano

On nous avait promis beaucoup d’eau du ciel, nous laissant une inquiétude quant à l’espoir d’attraper là les dernières lumières de l’été.

Et finalement, c’est un temps clément qui nous accueillit à l’arrivée, avec des températures même promptes à grimper rapidement sous ces antipodes, pour peu que la lumière fut.

La Vénétie a de nombreux charmes, mais ne voulant pas forcer le destin climatique en tentant la plage, on opte pour la ville thermale d’Abano, au sein d’un établissement où les enfants sont tacitement interdits (c’est tout de suite mieux). Les eaux seraient ici préhistoriques et leur bienfait éternel.

Au pied des collines, ces piscines impeccablement tenues étalent leurs eaux bleutées et bienfaisantes, cernées par une nature généreuse. De grands arbres bordent les lieux et comme on trouve peu de marronniers, les feuilles tiennent encore, maintenant l’illusion estivale que l’on est exactement venus chercher.

En termes de baignade domestiquée, ici on a indéniablement le savoir-faire. Le confort est de rigueur, mais le luxe n’est pas ostentatoire. Les bassins offrent ce qu’il faut de températures variées et de bulles aux vertus prétendument apaisantes.

On a tellement apprécié cette journée buissonnière qu’on a même suivi le cours d’Aquagym dans la langue de Dante (c’est si bon d’être jeune…). Le culte du corps n’est pas en Italie une légende : comme l’a ainsi rappelé la sémillante enseignante de bord de bassin, il vaut mieux mourir en bonne santé.

La journée aux thermes aura finalement fait un sort à l’été 2021, mais c’était un enterrement de première classe.

« Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la ville, allez vous faire foutre !  »

Sébastien Bourdon