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« La Fille de son Père » d’Erwan Le Duc

jeudi 28 décembre 2023, par Sébastien Bourdon

Daddy Coule

Entraîneur de foot de seconde zone, Etienne (Nahuel Pérez Biscayart) vit seul avec Rosa (Céleste Brunnquell), sa fille de 17 ans. Cela constitue l’ouverture du film, et il n’est donc pas fait long mystère de ce qu’il l’a eue à vingt ans, avec une mère qui a pris ensuite la poudre d’escampette.

Le ton est à cette occasion également donné, ce sera très coloré, vaguement drôle et mélancolique, à l’image de ce jeune devenu vieux trop vite d’être père tout seul.

Le film débute réellement avec la fin du lycée pour la demoiselle et des projets d’école d’arts à Metz, à des centaines de kilomètres de chez eux.

A la fois inquiet et surinvesti, le père y voit malgré tout l’occasion de retrouver un peu d’autonomie, et vivre enfin pleinement son amour pour Hélène (Maud Wyler) en s’installant avec elle.

Voilà qui pourrait faire une comédie charmante et délicate, comme on sait en faire par chez nous. Las, absolument rien ou presque ne fonctionne dans ce film.

L’histoire est intrinsèquement boiteuse et cela s’aggrave singulièrement quand il s’agit soudain de retrouver la mère qui n’a jamais existé dans la vie de sa fille, et à un moment où tout le monde est en train de passer à autre chose. On ne comprend pas comment le père peut en avoir envie, quand sa fille n’en a de surcroît légitimement rien à foutre.

Et ce n’est là que le paroxysme du manque global de cohérence de l’œuvre. À aucun moment l’écriture ne fait sens, les personnages ne cessant d’adopter des comportements incohérents, même si l’on voulait imaginer que nous aurions affaire à d’éternels indécis (ce qui n’est justement pas le cas). Même le cameo de Noémie Lvovsky se révèle désastreux, l’une voulant planter des arbres et l’autre assurer la survie des terrains de foot, sans que cela ne fasse sens, ni même, a minima, rire.

Le plus insupportable reste probablement cette guimauve cucul la praline qui nimbe lourdement les scènes d’amour, qu’il soit dit ou fait.

Seule surnage de ce mollasson désastre l’impeccable Céleste Brunnquell, découverte cette année dans le merveilleux « Fifi », et dont la grâce tranquille habite chacune de ses scènes. C’est peu, mais c’est très prometteur la concernant.

Sébastien Bourdon

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