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« La Famille Asada » de Ryõta Nakano

dimanche 5 février 2023, par Sébastien Bourdon

Clic-clac c’est dans la boîte

Le film s’ouvre sur la famille Asada éplorée lors des funérailles du père, pour ensuite mieux sauter en arrière dans le temps, et revenir au début.

C’est une histoire de famille, les parents et deux frères, vue par le plus jeune, à la fois celui qui ne cesse de s’en éloigner pour l’aventure, mais aussi celui qui l’immortalise à chacune de ses réapparitions puisque photographe de son état.

Masashi Asada (Kazunari Ninomyia) est un jeune homme vaguement dilettante, mais avec une vocation, la photographie. Sa principale source d’inspiration est donc d’abord sa famille, qu’il fixe sur pellicule dans des mises en scène farfelues (yakuzas, pilotes de course, etc.).

Ce talent réjouit ses parents meme si globalement inquiets du devenir de leur fils. Il est vrai que des enfants c’est souvent celui qui s’en va qui fascine le plus ses géniteurs. Ceux qui ne manquent jamais ou presque le rôti patates du dimanche (ici ce sera plutôt ramen et gyoza) n’exercent évidemment pas le même pouvoir d’attraction, quand bien même l’attachement serait identique.

Convaincu de tenir quelque chose avec ce book décalé, il part pour Tokyo, espérant y faire son trou. Las, c’est dur la vie d’artiste, et notre infortuné jeune homme va l’expérimenter.

Son existence se trouvera toutefois bouleversée par le tsunami de mars 2011 qui l’amènera à questionner plus gravement son rapport à son art. Il ne s’agira plus seulement de faire des photographies, mais également de sauver les souvenirs d’autrui, seules traces en images d’avant le désastre.

Le film fait donc se succéder le burlesque et une forme de bonhomie à la limite de la mièvrerie avec une gravité inattendue, même si également parfois un peu trop appuyée.

Mais la sucrerie qui saupoudre parfois cette jolie histoire est d’autant plus supportable - au-delà de la qualité indéniable de la mise en scène - qu’elle est exotique. En effet, l’humour décalé, l’exquise mais extrême politesse des personnages, la pudeur des sentiments, donnent à l’ensemble un intérêt continu, et la relative longueur du film passe comme un rêve. On flirte - si l’on ose dire vu le sujet - avec le cliché, mais on s’en échappe sans cesse avec grâce.

Sébastien Bourdon

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