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« La Città di Pianura » de Francesco Sossai
mercredi 29 octobre 2025, par
Mortelle Randonnée
Deux marginaux (Sergio Romano et Pierpaolo Capovilla) font participer à leur errance alcoolisée un jeune étudiant un peu coincé, ramassé lors d’une soirée en ville au cours de laquelle ils ont pratiqué leur sport favori : l’incruste pour picoler à l’œil.
Sélectionné dans la catégorie cannoise « Un Certain Regard », le film semble rencontrer un certain succès en Italie, public et critique.
En sortant de la salle, on se demande bien pourquoi tant cette heure et demie sembla douloureusement indigeste.
Il faut bien dire qu’il n’y a pas grand chose à sauver de cette entreprise tant elle semble à plaisir se vautrer dans ses errances (à l’image de ses personnages d’ailleurs).
Le film débute dans un hélicoptère, on part de haut donc, mais on va vite redescendre et ce d’autant que cette scène ne se raccroche ensuite à rien ou presque.
Brusque avancée dans le temps - quoique la laideur de l’image rende complexe une quelconque datation - pour découvrir l’épouvantable duo de couillons que nous ne quitterons ensuite plus.
Carlobianchi et Doriano sont deux mâles blancs sur la pente largement descendante de l’âge, d’autant plus glissante qu’ils l’arrosent de tous les alcools qu’ils puissent trouver.
L’eau, dont ils ne se servent même pas pour se laver, est uniquement de pluie, celle qui baigne froidement les mornes paysages de la Vénétie.
L’embarquement à bord de leur Jaguar de Giulio (Filippo Scotti), jeune étudiant studieux malheureux en amour, renvoie à une référence possible à Dino Risi : « Le Fanfaron ». Las, le film réussit à louper l’humour et le tragique de son illustre prédécesseur.
Le road-movie s’étire alors sans que jamais une situation ou un comportement ne trouve la moindre cohérence. Qu’est-ce qui justifie les événements ou les attachements, impossible de le savoir, même si la trame relève de l’évidence : ces rencontres qui changent une vie…
Le fait que ce soit moche et pas drôle pourrait donc se justifier s’il y avait quelque chose à nous faire passer. Mais le verre est vide et on les plaint.
Sébastien Bourdon