« L’enfer des Tortures » de Teruo Ishii - 1969

La nuit, dans un Japon médiéval, une femme s’avance solitaire et déterminée dans un cimetière.

Elle s’arrête soudain devant une tombe, empoigne une binette, et entreprend de creuser, jusqu’à arriver au cadavre qu’elle renferme.

Elle s’arme alors d’un couteau et ouvre le ventre du frais défunt, pour extraire de ses entrailles une clé.

Elle écarte finalement son kimono, révélant une ceinture de chasteté métallique. Le sésame sanguinolent pénètre la serrure, mais… se casse sous la poussée.

Retour au visage effondré de la geisha dont les efforts passablement glauques pour retrouver une sexualité libre se sont révélés vains.

Après cette ouverture assez dantesque, dommage, la suite du film ne parvient pas à dépasser un scénario indigent et décousu.

Le fond de l’affaire consiste en un concours entre deux artistes tatoueurs de femmes.

Ces garçons jouent de leur pinceau dans une maison de passes sadomasochiste et, entre deux séances de dessins sur peau, s’enchaînent à l’image, si on ose dire, des scènes de tortures et d’éviscération à base de surjeu outré, bondage et sauce tomate.

On hésite entre torpeur, ennui et vague dégoût, quand bien même les effets de reconstitution sont surtout ridicules.

Ayant un goût très modéré pour le masochisme, on ne s’est pas infligé l’intégralité de ce pensum, la critique est donc d’autant plus facile que l’art est difficile.

Autant interrompre la projection et prendre un livre.

Sébastien Bourdon