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Karras, le Glazart, le 7 décembre 2023

vendredi 8 décembre 2023, par Sébastien Bourdon

Positive Life

Une pluie glacée et torrentielle s’est abattue sur Paris, rendant le déplacement à vélo vers le Glazart proche de l’expérience maritime (mais pas absurde, l’été le lieu se rebaptise « la plage du Glazart »).

J’ai découvert Karras, ce trio - qui n’usurpe pas le qualificatif de « power » - parce que je fais du yoga avec la femme du batteur (Etienne Sarthou). Elle m’a sans doute vendu leur musique à cause de la couleur de mes tee-shirts (noirs), mais elle a eu grandement raison.

Le metal français tient actuellement une sacrée forme, et particulièrement quand il se joue à trois. Après les aériens Maudits, voici venir les sévères Karras. La fine fleur de la scène hexagonale (Hangman’s Chair, Deliverance, Mass Hysteria…) est d’ailleurs présente dans la salle pour recevoir la correction légitimement escomptée.

On a manqué la première partie - Alta Rossa - et peiné un peu à comprendre la deuxième - Point Mort. Pas un groupe désagréable, avec des convictions et une sacrée chanteuse, mais qui part trop dans tous les sens et a fini par nous perdre en route.

Venu là pour défendre son deuxième album, sorti il y a peu - « We Poison their Young » - Karras ne va pas trahir son propos : des morceaux courts qui se font fort de tout écraser (on relèvera même la présence dans la setlist d’un titre de huit secondes !).

Le trio joue carré : il n’y a rien qui dépasse, jamais le son comme les musiciens ne sont pris en défaut. Cette force de frappe vous fige un sourire continu tout le long du set tant il y avait longtemps que l’on n’avait entendu une déflagration de cette qualité.

Si on résume le propos, c’était sale, mais c’était propre.

Aucune inquiétude à avoir quant à une éventuelle sensation d’uniformisation du concept, et Karras a le bon ton de ne céder ni au mode, ni aux affèteries. En se posant sur les bases historiques de la musique très brutale, le groupe s’est forgé en deux albums une très forte personnalité, et il nous tarde de retrouver ces solides gaillard bien coiffés sur d’autres scènes.

En janvier prochain, ils tournent au Japon avec Obituary, les vétérans du death metal floridien. Definitivement, il n’y a pas l’ombre d’un doute, Karras c’est du sérieux.

Arrivé trempé, séché à l’intérieur et requinqué, il ne restait plus qu’à enfourcher mon fidèle destrier pour la route du retour. Las, la pluie tombait comme des sextolets de double pédale, mais rien ne pouvait gâcher cette riante soirée.

Sébastien Bourdon

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