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« Iris et les Hommes » de Caroline Vignal

dimanche 7 janvier 2024, par Sébastien Bourdon

Entre Adultes Consentants

Iris (Laure Calamy) est dentiste, mère de deux jeunes filles entrées à des stades divers dans l’adolescence, épouse d’un homme charmant mais très occupé (Vincent Elbaz).

Las, dans le monde coquet qui est le sien, la libido conjugale s’est progressivement dissoute entre les lattes du point de Hongrie de leur spacieux appartement du 11e arrondissement.

Pour remédier à ce manque charnel, elle se lance soudainement à corps perdu sur les sites de rencontres, y découvrant avec délices des plaisirs de la chair qu’elle croyait endormis.

Parce que, et étonnamment, ces coups d’un soir (ou de l’après-midi), se déroulent invariablement bien, dans une sensualité souriante.

Se refusant à la réitération, préférant la stricte nouveauté à toute redite, Iris va donc de garçon en garçon. Elle explique son attitude par sa volonté de rester mariée, n’entendant là que se réserver un terrain de jeu pour pallier à quelque chose qui ne se reproduit plus chez elle.

Il est idiot de demander à une comédie d’être crédible, mais il y a quand même quelques limites, ainsi de cette décontraction d’une grande bourgeoise à aller s’offrir à des inconnus à leur domicile, sur la seule foi d’un échange écrit sur un site de rencontres coquines.

Mais cela sert un propos, somme toute assez sain, et qui est expliqué plus clairement lors d’une scène de dispute familiale à table : à l’adolescente qui expose fièrement et doctement le mécanisme du « consentement » tel que benoîtement appris à l’école, la mère oppose maladroitement la joie des rencontres et du désir assouvi. C’est alors un fossé générationnel inversé qui s’ouvre sous les pieds des protagonistes (et les nôtres) : la mère parle plaisir partagé, la fille défiance des sexes.

Discrètement, malgré ses faiblesses - le film manque cruellement de souffle, jusqu’à en être poussif - la réalisatrice vogue en réalité à contre-courant, en rappelant que les hommes ne sont pas nécessairement ennemis des femmes, et que leurs frottements réciproques peuvent aussi et surtout être source de joies diverses.

Sébastien Bourdon

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