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Le voyage en Italie, acte 6 - Padoue, Football Promenade

lundi 12 juillet 2021, par Sébastien Bourdon

Le vélo file dans la nuit silencieuse. Quelque chose dans l’air semble se contenir, et qui imprègne toute l’atmosphère : la séance de tirs au but va bientôt commencer. Toute l’Italie ou presque (j’en connais que ça n’intéresse pas) retient sa respiration.

L’idée est de parvenir à se poser dans un endroit où cela fera sens de vivre le résultat final (quand fondamentalement, on se désintéresse un peu dudit résultat).

Alors on avance, comme avec le diable à ses trousses. Pour les âmes agitées, rien de tel que de pédaler.

Il est tard, mais la chaleur augmente encore à l’approche de la ville. Lorsque l’on s’arrêtera, on le sait, les degrés nous tomberont dessus.

L’écran géant dans la cour d’un café permet de constater ce que le silence confirme : la séquence terminale du match n’a pas commencé, et on imagine l’état de nerfs du tifosi moyen.

Les remparts de Padoue - qui ont fêté il y a peu leurs cinq cents ans - abritent des parcs où l’on trouvera forcément une projection du match. Bingo ! Sitôt entré dans la cité, on attache la bicyclette et on entre dans un jardin où la tension est à son comble.

Un bar au fond, des transats, quelques tables, des chaises, et des gens en nombre, éclairés par des guirlandes lumineuses. Tous les regards sont rivés sur l’écran. Plus absorbé par l’atmosphère des lieux, c’est tout juste si l’on regarde le jeu, car la vraie vie est clairement de ce côté.

Certains joueurs ont raté, d’autres ont marqué, on n’a donc pas franchement suivi le décompte, mais la joie immense qui s’empare de l’audience ne laisse pas de doute, l’Italie vient de gagner l’Euro.

Pour saluer la victoire italienne, le barman lance un hymne… anglais (l’inévitable « We Are The Champions » de Queen).

On repart s’enfoncer un peu plus dans la ville, mais très vite s’impose la route dans l’autre sens : les gens hurlants leur joie d’être des locaux (quand ils n’y sont pour rien) et ces excités du volant tous drapeaux dehors, l’avertisseur sonore en version ad lib, fatiguent quand ils n’inquiètent éventuellement pas.

On quitte la ville cacophonique. La petite banlieue cossue vibre à peine de cette agitation, c’est à se demander s’il s’est passé quelque chose.

Sébastien Bourdon

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