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Corrosion of Conformity - Petit Bain, le 10 mai 2023

jeudi 11 mai 2023, par Sébastien Bourdon

Who’s Got the Fire

Dans ma génération, tout le monde se souvient d’un riff au moins qui a marqué l’époque, ainsi de celui de « Smells Like Teen Spirit  » de Nirvana, porté par une introduction de batterie légendaire. Il y en eut pourtant d’autres et pas des moindres, et l’un des plus essentiels est probablement celui qui ouvre le morceau « Albatross » (in « Deliverance » - 1994). Ici-bas, on l’a découvert avec sidération il y a donc près de… trente ans dans les nuits métalliques d’M6, juste après le « Metal Express » animé par Laurence Romance sur la même chaîne.

Corrosion of Conformity est une sorte d’institution métallique, mais qu’on n’a pas si souvent l’occasion de fréquenter dans l’hexagone. Ce n’est donc pas sans un certain enthousiasme que l’on a appris cette tournée européenne et ce passage parisien inespéré d’un groupe que l’on avait surtout vu ici de manière sporadique et chichement (premières parties de Metallica notamment).

En ce mois de mai définitivement pluvieux, on se glisse évidemment trempé dans la péniche du Petit Bain (au contrôle des billets, ruisselant, je ne résisterais pas à un : « Petit Bain peut-être, mais bonne douche ! »).

Rassurons le lecteur (s’il existe), on séchera vite, d’eau, il ne sera plus question que de celle sous nos pieds. Cette sauvagerie musicale en milieu aquatique fait de nous des survivants barbares, comme ceux que l’on croise dans « Waterworld » (Kevin Reynolds - 1995). Et puis, pour le concert d’un groupe de la Nouvelle-Orleans, il fallait bien s’attendre à ce que cela soit humide (et poisseux).

Avec quelques efforts, on a fini par se glisser dans la fosse - trop de monde dans un espace trop étroit - où, pour rester dans la métaphore aquatique (mais à l’huile), on s’est retrouvés serrés comme des sardines.

Corrosion of Conformity sait aussi bien servir une soupe épaisse comme la boue du bayou (« Thirteen Angels ») que balancer à la meute en front-row quelques missiles (« Vote with à Bullet ») qui font tanguer l’esquif, comme frappé par une inattendue Katrina en plein Paris.

Une heure et demie bien ramassée comme il faut, c’était court certes, mais intense.

Visiblement content qu’après toutes ces années, il y ait encore des fans pour les écouter, Pepper Keenan (voix, guitare) nous lance un « love and respect to you guys », avant de décamper. On se fera le plaisir furtif de se faire dédicacer son ticket par le même un peu plus tard. On aurait bien papoté un peu, mais il n’était guère disert, tout bonhomme qu’il soit, attendant sur le quai de la Seine une nouvelle ville, une nouvelle date, un nouveau concert.

Sébastien Bourdon

« I believe the Albatross is me
You can call me lazy
You can call me wrong
Cause I was born a liar
Albatross, fly on, fly on
I should have seen the signs
Now the memories far behind
It was no big loss,
Fly on, Albatross
 »