« Cette Sacrée Vérité » de Leo Mac Carey (1937)

Des mensonges éhontés sur des activités réelles ou supposées de chacun mettent fin au mariage des pourtant jeunes époux Warriner, Jerry (Cary Grant) et Lucy (Irene Dunne).

La loi est dure, mais c’est la loi, et doit d’abord courir un délai de viduité de soixante jours pour définitivement achever l’union, rendant alors à nos protagonistes leur liberté.

Dans l’intervalle, vont évidemment se succéder diverses expériences qui les amèneront à réaliser combien leur séparation est absurde puisqu’ils s’aiment d’amour tendre (ou vache, ça dépend).

Emblématique de la screwball comedy, cette comédie du remariage n’usurpe pas sa réputation et est portée par un duo de choc. Les deux acteurs, interprétant des new-yorkais mondains et fortunés, font particulièrement mouche dans les chocs culturels, ainsi quand ils se confrontent au prétendant de Lucy, un fermier enrichi de l’Oklahoma (et à sa mère !).

Le film atteint alors des pics de cruauté snobs de bonne facture, et qui se tiennent avec le temps. Le rapport homme femme semble égalitaire, ce qui empêche également la ringardisation qui aurait pu le menacer après tant d’années.

On relèvera au final que le titre français trahit peut-être le propos de l’original : « The Awful Truth », appellation beaucoup plus violente. « L’affreuse vérité » serait alors qu’on se ment et se trahit, qu’importent les sentiments ?

Ou bien plutôt que l’on s’aime le plus souvent sans se comprendre, sans logique, absurdement et pourtant…

Sébastien Bourdon

Lucy : « I mean, things could be the same if things were different. »
Jerry : « But things are the way you made them. »
Lucy : « Oh, no. No, things are the way you think I made them. I didn’t make them that way at all. Things are just the same as they always were, only, you’re the same as you were, too, so I guess things will never be the same again. »