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And in the End

dimanche 27 août 2023, par Sébastien Bourdon

On m’a recommandé - et on a eu raison - l’écoute du podcast estampillé France Inter « Very Good Trip » de Michka Assayas, pour une traversée très complète de l’œuvre de l’immense Paul Mc Cartney (9 fois une heure, par thèmes, du travail sérieux donc). Cultivé et subtil, en n’omettant pas de saupoudrer par petites touches son propre lien à la musique du bassiste gaucher le plus célèbre de l’histoire de la musique, Michka nous balade dans une œuvre aussi délicate que colossale.

C’est immense ce qu’a fait Macca, avec les quatre garçons dans le vent, comme tout seul. On nous dit « les Beatles, les Beatles !! », mais je suis de ceux qui signeraient pour un concert uniquement fait de morceaux de sa carrière solo. Il n’y eut pas que des sommets, certes, mais un appétit de créer jamais éteint et dans chaque disque sa part de génie indépassable (ce que permet de revérifier - au cas où on aurait un doute - une sélection impeccable de morceaux joués dans ladite émission).

Il s’est clairement passé un truc avec le tatouage ces dernières années. L’autre jour, sur Facebook, sur un ton évidemment ironique, un italien cherchait des références de plages nudistes, c’est-à-dire d’étendues de sables où l’on pourrait encore n’être couvert que d’un maillot de bain.

On finit en effet par se sentir pis que nu, si ce n’est obscène, avec sa seule enveloppe corporelle et une modeste pièce de tissu taillée pour la baignade en débarquant sur la spiaggia.

Le problème est que ces corps, toutes générations confondues, couverts de dessins sans queue ni tête - slogans de développement personnel (parfois en hindi ou en ourdou pour faire plus style) se mélangeant à des dessins de geishas flûtistes ou de félins divers - finissent par ressembler à des chambres d’enfants mal rangées.

Les maoris avaient-ils envisagé de voir leurs dessins tribaux recouvrir tant de corps sur la planète, probablement pour la plupart sur des ignorants de leur signification ?

Impossible de ne pas penser à la frustration de certains dont on sait, ni ne conteste, la volonté esthétique qui a présidé à la décoration de leurs corps. Ils doivent se sentir comme le fan de thrash metal obscur qui réalise que Metallica a vendu plus de 30 millions de copies du « Black Album », faisant entrer le genre dans le mainstream (ce qui n’empêche pas que cela soit un très bon disque).

La canicule à l’heure où s’achèvent les vacances, c’est nouveau, on sait que les choses s’accélèrent, mais quand même, ce phénomène était d’ordinaire annonciateur de l’interruption momentanée du travail plutôt que de sa reprise. Heureusement, il a fini par pleuvoir (et pas pour rire).

Sébastien Bourdon

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