Ah, la Vie à la Mer

Les vacances sont une occasion renouvelable et renouvelée de se réconcilier avec la vie, alors pourquoi pas aussi avec un disque. Le dernier Opeth - « In Cauda Venenum » (2019) - nous avait, et c’était inhabituel, tenu à distance. Obnubilé par le rock prog et psyché des seventies et ayant maintenant clairement abandonné la violence du death metal et le growl, Mikael Akerfeldt (guitare, chant) avait ici poursuivi et encore approfondi une musique travaillée jusque dans les plus infimes détails. Certes, il n’y a plus de lycanthrope pour vous saisir à la carotide, mais la promenade nocturne dans la forêt reste très belle.

La lecture du hors série de la revue La Septième Obsession sur le cinéma de Steven Spielberg complète parfaitement la vision de son dernier opus, « The Fabelmans » (2022). Tout s’explique à la lecture de ces foisonnants articles, du trauma d’enfance à l’éblouissement en salle obscure, vous saurez tout sur cet immense cinéaste. Surtout, et c’est bien là l’essentiel, cela donne envie de tout voir ou revoir.

Le dernier jour, acte manqué, j’ai oublié mon maillot de bain. C’est sans importance, se baigner en caleçon ne posera pas de difficultés majeures sur la spiaggia libera qui longe la pinède. Quand bien même les italiens seraient assez formels sur ces questions, ce sous-vêtement sombre et de bon ton (italien) devrait ne pas choquer si l’on excepte, justement, la marque du maillot.

On trouve beaucoup de bois flotté en ces espaces libres de parasols. Les plus férus de jeux de construction l’utilisent pour bâtir d’audacieuses cabanes qui les abriteront du soleil (on a pris dix degrés de plus en 24 heures, cela trouve alors pleinement son utilité).

Certains, tels des romains pillant les constructions étrusques, démontent certains édifices pour améliorer le leur et comme cela tout l’été, les marées d’hiver se chargeront de refaire le plein de bois. Il s’en est trouvée une de disponible à notre arrivée, on occupera cette dernière journée en propriétaire avec vue mer.

Sur la table de chevet, « L’insoutenable Légèreté de l’Etre », il était sans doute temps.

Sébastien Bourdon