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AC/DC "Power Up"

vendredi 20 novembre 2020, par Sébastien Bourdon

Let There Be Rock

Il s’en est fallu de peu pour que s’agissant de musique, je publie en 2020 essentiellement des nécrologies, faute de concerts et festivals. Et s’il est quand même sorti nombre de bons disques dans ce marasme, il y en a un qu’on n’attendait pas, et même dont on n’attendait rien (au cas où).

J’ai acheté le vinyle de l’album « Back In Black » chez un disquaire (disparu évidemment) d’Enghien-les-Bains il y a probablement quarante ans maintenant (en même temps que l’album live « If You Wan’t Blood » dont la pochette ensanglantée heurta beaucoup la sensibilité maternelle).

J’avais aujourd’hui autant foi en un possible bon disque d’ACDC qu’en un vaccin efficace pour le COVID. A l’exception de « Stiff Upper Lip » (2000), ils m’ont tous copieusement ennuyé et je ne les achetais que par une sorte de réflexe ancien et conditionné.

C’est ainsi que je me suis fait livrer celui-là sous le même format old school (le vinyle donc, ce truc revenu à la mode). Toutes les échoppes sont actuellement fermées (et risquent de ne pas survivre au virus), je l’ai donc commandé. Las, le facteur n’a même pas sonné, c’est donc à la Poste que je me suis rendu, comme pour aller chercher un colis de Mamie.

Divine surprise, et ce d’autant qu’elle vient exactement de gens qui ont paraît-il l’âge d’être protégé à tout prix (la fameuse « population à risque ») : ces vieillards, finalement pas du tout cacochymes, ont quasiment sauvé 2020 à eux tout seuls, plus encore que n’importe quel laboratoire pharmaceutique.

Non seulement les compositions sont bonnes, le son est impeccable (Brendan O’Brien, une valeur sûre), mais ils arrivent même à être surprenants ! Bousculer les fans n’est pourtant pas dans leurs habitudes. Il se passe par exemple un truc insensé dans l’intro de « Through The Mists of Time » : la caisse claire ne tombe pas sur le 2 et le 4. Zappa et King Crimson n’ont qu’à bien se tenir.

Pour le reste, les chœurs sont à l’ouvrage et même le chant est patiné soigneusement : la voix de Brian Johnson qui a pourtant toujours été limite pénible, trouve ici des accents qui sont ceux de la sincérité. On ne triche pas sur l’âge, et les canons ne sont plus ceux qui saluent le rock mais la vieillesse vénérable.

Enfin, alors que ces mecs sont riches à millions, on conserve cette sensation de proximité avec eux. Si on écoute le disque un peu fort, on a l’impression qu’ils sont avec nous dans le salon et qu’on va aller boire un coup ensuite (ce qui est également impossible en 2020).

« Rock n’Roll ain’t noise pollution », aujourd’hui, comme hier (et demain).

Sébastien Bourdon

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