Sacré Lundi !
Le batteur Christophe Hiegel s’étant fait porté pâle (et même allongé), l’ordre d’apparition des groupes est bousculé et c’est un Maudits réduit à deux membres qui ouvre le bal.
Appliqués et sérieux comme des papes, nos duettistes s’emploient à additionner des couches sonores atmosphériques pour un bonheur auditif d’une rare douceur.
Dépourvus de la pieuvre qui fait leur force de frappe, Olivier Dubuc et Erwan Lombard nous embarquent donc malgré tout, avec ce cœur à (…)
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Maudits + Nord + Parlor - Le Supersonic, le 27 mai 2024
28 mai 2024, par Sébastien Bourdon -
Angelin Prejlocaj « Requiem(s) » - le 23 mai, Grande Halle de La Villette
24 mai 2024, par Sébastien BourdonN’oublie pas que tu vas Mourir
La lumière dans la salle s’estompe alors que montent les notes de System of a Down. Lorsque le noir se fait, commence la danse.
S’enchaînent les tableaux, dans une dominante de noir et blanc de circonstance, zébré de rares et fugitifs éclats de couleurs. Le deuil est partout, les corps aériens des danseurs peuvent aussi être frappés, et on ne sait si ce n’est de la mort ou du deuil qui s’apprêtent à les saisir.
Mais le message est limpide : la mort sans (…) -
« Je ne suis pas là pour être aimé » de Stéphane Brizé (2005)
22 mai 2024, par Sébastien BourdonUn cœur en automne
Par quel mystère n’a t´on pas pris plus tôt la mesure de ce merveilleux cinéaste qu’est Stéphane Brizé, on ne sait, mais finalement qu’importe car quel plaisir que de remonter dans sa filmographie.
Si certains peintres ont eu des périodes, il faut croire que cela ne leur est pas exclusivement réservé. En effet, Brizé enchaîne des phases créatives : après une première période plutôt sentimentale, devenu progressivement plus grave, il s’est ensuite attaqué de front au (…) -
Maudits « Précipice »
17 mai 2024, par Sébastien BourdonInto the Void
On ne juge pas une œuvre à sa couverture, n’empêche, l’emballage de l’objet ne trompe pas, il est beau comme ce qu’il contient. Gardant son identité graphique, Maudits ne se défait pas non plus de son identité sonore. Toujours pas de chant, et c’est heureux tant ce serait superfétatoire, mais des morceaux sinueux aux arrangements subtils.
A l’écoute du disque, tout semble si naturel et spontané que l’on pourrait croire à des compositions nées d’un unique geste (…) -
« L’amant de Cinq Jours » de Philippe de Broca (1961)
13 mai 2024, par Sébastien BourdonIt’s Complicated
Si de Broca est le cinéaste de l’emballement et de la gaieté, il y a toujours eu dans son œuvre un fond d’une profonde tristesse (cf. Le final déchirant de « Cartouche » - 1962). On fait semblant de rien, on joue la légèreté, mais c’est pour essayer de glisser au plus vite sur la gravité des choses et le tragique de toute vie.
Ici, l’absurdité de nos existences gouverne jusqu’au sinistre, quand bien même, comme dans toute bonne comédie, tout va vite. Dans ce film au (…) -
« L’esprit Coubertin » de Jérémie Sein
10 mai 2024, par Sébastien BourdonWe are Spirits (in a material World)
Nous sommes dans un futur immédiat, les Jeux Olympiques de Paris, et c’est l’hécatombe chez les potentiels médaillés français. D’espoir d’or, d’argent et même de bronze, il subsiste à peine, aussi chez les officiels, comme les politiques et les journalistes, on oscille entre le désespoir et la panique.
C’est dans ce marasme qu’arrive celui dont on ignorait ou presque l’existence, Paul Bosquet (Benjamin Voisin), champion du monde de tir. Victime de sa (…) -
Intelligence Factice
10 mai 2024, par Sébastien BourdonL’autre jour, curieux, je me suis inscrit à une formation en ligne pour apprendre sur Google à se distinguer des autres professionnels de ma profession.
Durant l’intervention des prestataires nous était rappelée la possibilité d’effectuer un « diagnostic digital ».
Une fois les deux heures achevées, je recevais encore un mail me proposant ce diagnostic, et enfin un coup de fil sur mon portable le lendemain.
Faut croire que c’est efficace, puisque je cédais aux sirènes de ce « (…) -
« L’homme aux Mille Visages » de Sonia Kronlund
4 mai 2024, par Sébastien BourdonIt’s a Man’s Man’s Man’s World
C’est l’histoire d’un type qui durant des années aura berné des dizaines de femmes (voire plus, on n’a pas le décompte précis), sur plusieurs continents. Changeant d’identité, il leur a volé leurs sentiments et parfois un peu de leur argent ou de leurs biens - il faut bien un peu de liquidités pour inviter les futures victimes au restaurant.
Poussant la mythomanie à un degré rarement atteint, la trajectoire de ce garçon va percuter nombre de parcours (…) -
Regarde les Hommes Tomber + Behemoth - Philharmonie de Paris, le 30 avril 2024
1er mai 2024, par Sébastien BourdonA Night at the Opéra
La Philharmonie va être sacrément décoiffée ce soir, ça tombe bien les chevelus sont en nombre.
En effet, qui l’eut cru, les gueux ont pris la citadelle, ils fondent en masse vers le château d’argent, ce soir il sera conquis.
Ceci posé, le prix du merchandising de Behemoth laisse à penser qu’en traversant le périphérique, les manants se sont bien enrichis (jusqu’à 65 Euros pour le vinyle de cette merveille qu’est « The Satanist »).
Regarde les Hommes Tomber, (…) -
« Riddle of Fire » de Weston Razooli
29 avril 2024, par Sébastien BourdonChildren of the Sun
Ce qu’il y a bien avec le cinéma, c’est qu’on n’a jamais tout vu, qu’il y a encore des films qui vous cueillent sans prévenir, et on se laisse joyeusement faire.
Celui dont il est ici question est de cet ordre, ici se joue d’abord et avant tout la liberté, et qui mieux que des enfants pour l’incarner, sauvages et obstinés.
Dans un Wyoming estival, un trio de petites canailles, deux frères et leur copine historique, font les 400 coups sur leur pétrolettes, armés de (…)