Accueil > Francais > Cinéma > « La Femme du Dimanche » de Luigi Comencini (1975)

« La Femme du Dimanche » de Luigi Comencini (1975)

lundi 29 juillet 2024, par Sébastien Bourdon

Vivement Dimanche

Turin, une nuit, le libidineux architecte Garonne est sauvagement assassiné à son étude (à coup de phallus en marbre, comme symboliquement frappé là où il pêchait).

Le commissaire Santamaria (Marcello Mastroianni), exilé romain en ces terres piémontaises, mène l’enquête. Les soupçons se portant sur des gens de la haute, il a été choisi par ses pairs en partant du principe que, cultivé, il saurait mieux les appréhender.

Notre plutôt lymphatique condé va donc tenter de tirer les vers du nez de la somptueuse et cynique Anna Carla Dosio (Jacqueline Bisset, sublime nonobstant des coiffures improbables) et de son ami Massimo Campi (Jean-Louis Trintignant), tous deux potentiels assassins aux troubles secrets.

Luigi Comencini pourrait être une sorte de pendant italien de l’américain Richard Fleischer : ne se refusant à aucun genre, touche-à-tout parfois de génie, mais trop souvent caricaturé en un artisan compétent, mais sans réelle originalité.

Pourtant, on relève dans sa longue carrière quelques chefs d’œuvre marquants, comme « La Grande Pagaille » (1960) ou « Les Aventures de Pinocchio » (1975).

Avec ce film, Comencini procède comme avec ses choix éclectiques de cinéaste, il ne tranche pas, et sur le genre même de ce qu’il filme : s’agit-il d’un thriller ou d’une comédie de mœurs, ou plus globalement d’un film satyrique ?

L’outrance est légère, le ton indéfinissable, et on ne sait pas forcément sur quel pied danser tout au long de la projection. Connaître l’identité du meurtrier est sans grande importance, on parcourt surtout Turin dans sa variété d’extérieurs et d’intérieurs. On n’a d’ailleurs pas si souvent filmé de près une ville et ses habitants.

C’est peut-être là le propos de l’œuvre, parler d’un lieu et de ceux qui y vivent, dans le regard d’un étranger : de Rome à Turin, il y aurait des espaces infranchissables, comme ceux existants entre les classes sociales.

Parfois très drôle, souvent extrêmement caustique, le film maintient toutefois sur la longueur une distance avec ses spectateurs, probablement due au ton indéfinissable qu’il conserve tout du long.

Sébastien Bourdon

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.