Ah ça ira !

Se donnait au Cinq Caumartin un vieux film italien que j’étais curieux de voir, alors j’ai raté la cérémonie d’ouverture. Ce que j’en ai vu ensuite par petits bouts sur les internets m’a néanmoins semblé très réussi.

La musique n’a pas forcément toujours été loyalement servie, entre play-back et réel massacre (Juliette Armanet dépouillant « Imagine » de toute forme d’âpreté pour en faire une bluette caramélisée), mais c’était aussi professionnel que foutraque, et fondamentalement joyeux.

Ainsi d’Aya Nakamura se trémoussant avec la Garde Républicaine à la sortie de l’Académie Française, drôle et enlevée : une magnifique « Garce Républicaine » en somme.

Plus surprenant encore, même Céline Dion avec son cinéma de diva et ses trémolos a réussi à me tirer une larme, mais il est vrai qu’il pleut énormément.

Les vainqueurs par KO furent évidemment Gojira, suspendus à l’angle du Palais de Justice (un peu à la « maison », pour ce qui me concerne).

Reprendre ainsi « ah ça ira », accompagnés de la chanteuse lyrique Marina Viotti, avec la brutalité qui sied à ce chant révolutionnaire, c’était rappeler ainsi - avec quand même le sourire - que ce qui a fait cette Nation, c’est de renverser les puissants.

Surtout, on parle souvent de représenter « la France dans sa diversité », oubliant dans ce type d’événements la place et l’importance de cette musique en France (coucou le Hellfest). Hier soir, il me semble donc qu’on était tous là.

Le mot fierté est un peu trop utilisé à tort et à travers, mais en regardant ce spot publicitaire de luxe pour la France, il m’a simplement semblé que c’était une chance que de vivre ici : un vieux pays qui bouge encore.

Sébastien Bourdon