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Écrevisse (de forme)
lundi 22 juillet 2024, par
Entre l’hiver 2023 et le printemps 2024, les pluies aussi récurrentes que torrentielles ont fait sortir la Charente à sept reprises de son lit.
L’été venu, on pouvait encore voir de cette eau subsister en mares et flaques, parfois à des centaines de mètres du fleuve. Il est vrai que la belle saison sous ces cieux persista, même dans un mois de juillet bien avancé, à ne pas s’affirmer franchement.
L’écrevisse goûtant particulièrement l’eau tiède pour ses ébats, elle profita de ces vasques inhabituelles pour se reproduire en masse. Et c’est ainsi qu’en approchant du fleuve, on pouvait voir l’eau s’agiter de la fuite de ces bestioles, en nombre très inhabituel.
Plus surprenant encore, même sur des portions de route relativement éloignées de la Charente, on voyait traverser ces crustacés décapodes invasifs d’origine américaine, le plus souvent promis à une transformation brutale en bouillie rouge et blanche.
On relèvera l’audace du bestiau qui, à l’approche des véhicules, se dresse pinces en avant, imaginant peut-être de ses quelques grammes repousser l’adversaire d’acier.
Il n’empêche que cette vision a des allures de plaie d’Egypte, inhabituelle en ces lieux, mais très 2024 quand même.
Ces petites bêtes aquatiques transformées en crêpes, chauffées ensuite sur le bitume, font pour finir un mets de choix pour les moineaux de passage (qui sont de surcroît bien plus habiles à éviter les bagnoles, sans même faire les farauds).
Sébastien Bourdon