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« 90’s » de Jonah Hill

dimanche 29 mars 2020, par Sébastien Bourdon

Sonic Youth

Je déteste le skateboard, encore un truc qui m’a échappé toute ma jeunesse. J’en avais un mais il n’a jamais accepté que je le domestique, persistant à s’enfuir sur ses roulettes quand je tentais de faire quelques mètres dessus. Des années plus tard, j’ai roulé dessus en garant la voiture de ma mère, cette fois là il s’est tenu coi et a rendu l’âme.

Le film dont il va être ici question m’a pourtant réconcilié avec cette activité, mais après avoir vu la bande-annonce, je savais déjà qu’il en serait ainsi.

1995, dans les faubourgs de Los Angeles, Stevie a treize ans et vit avec sa mère et son frère. C’est encore un petit garçon affectueux et solaire, qui se cherche, un peu comme il se doit chez nous tous à ces âges.

Souffrant d’une guerre permanente avec son frère aîné, garçon aussi mutique que potentiellement brutal, Stevie traîne, à la recherche d’une forme de coolitude propre aux jeunes.

Sa mère, aussi libérée que fragile, le laisse faire, lui portant une attention aimante mais distraite, semblant sans réelle inquiétude pour ses enfants.

Ses pérégrinations l’amènent à rencontrer un éclectique groupe de skaters que divers événements à caractère initiatique vont l’amener à pleinement intégrer.

Le dispositif est relativement minimaliste, peu de protagonistes, des journées ensoleillées qui suivent le cours des planches à roulettes, entre glissades gracieuses, accélérations et chutes plus ou moins rudes.

La photographie se fait messagère du voyage, lumineuse, parfois jusqu’à la brûlure. La nuit tombe aussi, entre des fêtes qui tournent parfois mal ou des virées mélancoliques et douce-amères.

L’acteur principal - Sunny Suljic - irradie (forcément) et la manière de filmer la fin de son enfance a la grâce des plus grands films sur le sujet (des « 400 Coups » à « Stand by Me »).

Jonah Hill, comédien connu pour un talent assez exceptionnel dans des films potaches (et notamment le particulièrement drôle « Supergrave  » de Greg Mottola - 2007) marque son entrée dans la réalisation par une œuvre aussi mélancolique qu’émouvante, sans affèteries et toute en délicatesse.

Sébastien Bourdon

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