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Arrivé aux Thermes
dimanche 11 août 2024, par
Terme Neroniane - Abano : il y a dans le concept d’établissement thermal quelque chose qui par vocation vous éloigne plus encore du fracas du monde. Franchement, qu’est-ce qu’il pourrait se passer ici d’autre que le passage du temps, rythmant l’aquagym, le soin facial et l’ouverture du buffet.
La population est majoritairement chenue - la notion de vieillissement de la population chère au démographe est ici parfaitement illustrée - et savoure un apaisement arthritique sous le soleil et dans les eaux chaudes.
Pas d’enfants ou presque dans la piscine, l’apparition d’une naïade est rare, si ce n’est improbable, donc aucune raison de voir se dissoudre la tranquillité des lieux. Ça papote gentiment au bord de l’eau, on a tant vécu, on a forcément beaucoup de choses à se raconter.
Achevé, si ce n’est englouti avec voracité, « Le Roman de Jim » de Pierric Bailly (2021) donnera au moins un charme à la rentrée : la possibilité de le voir au cinéma, adapté par les frères Larrieux. Cette histoire de famille que l’on se construit, qui vous échappe, et du mal que peut faire le mensonge, fait une bien belle matière cinématographique.
La lecture de « La Part des Choses » de Benoîte Groult (1972) est quant à elle savoureuse au-delà du raisonnable. Drôle et cruelle, la description maritime de ces couples en déshérence est d’autant plus réjouissante qu’elle est sans idéologie marquée. Il s’agit de parler des choses telles qu’elles sont, et de l’écrire dans un style incisif et enlevé.
On rigole donc beaucoup au bord de l’eau, ce qui ne nuit jamais, qu’on soit en vacances, ou pas.
Tubes de l’été à ce jour :
Maudits : « Viëla Siellä », relecture opératique et bouleversante d’Erik Satie
Julie Christmas : « End of The World », alternant les humeurs extrêmes dans un même titre, la chanteuse se jette sur nous dans un vacarme mélodique proprement déchirant. Morceau qui porte bien son nom.
Sébastien Bourdon