« Once upon a Time in Gaza » de Arab et Tarzan Nasser

Gaza, 2007, année de l’arrivée au pouvoir du Hamas, Osama (Majd Eid), petit trafiquant de médicaments, s’est lié d’amitié avec le jeune Yahya (Nader Abd Alhay). Leurs journées se consacrent à la quête de marchandises à revendre via des ordonnances trafiquées, mais aussi à l’activité plus légale de fabrication de sandwichs au sein de leur petite échoppe.

La rencontre avec un flic qui fait du zèle (Ramzi Maqdisi) va bouleverser leur existence et précipiter leur destin.

Cette immersion dans Gaza - avant la destruction - semble donner une idée assez juste de l’atmosphère qui y régnait. Entrelacs de ruelles nées d’un urbanisme échevelé, où rien ne semble avoir été bâti correctement et où tout s’est dégradé très vite.

Les personnages sont ainsi enfermés dans un décor quasi étouffant. La mer pourtant si proche, relève d’un songe et n’est même pas une promesse.

L’actualité géopolitique se cantonne en fond, des obus tombent parfois, mais sans que cela ne semble influer le cours des événements. C’est un état de fait.

Le sinistre ne règne toutefois pas complètement ici, les réalisateurs n’étant pas avares de poésie absurde, celle qui se prête si bien à la misère et aux zones de guerre.

Si les références aux westerns de Sergio Leone sont évidentes, on n’est donc pas si loin de Chaplin ou de Kaurismäki.

Se dégage une œuvre éminemment originale et singulière, qui ne se noie dans aucune idéologie pour proposer plutôt un appétit de fiction, tout à fait de circonstance.

Sébastien Bourdon