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William DuVall, les Étoiles, le 6 mai 2022

samedi 7 mai 2022, par Sébastien Bourdon

Never Fade

Maintes fois reporté par le Covid et son cortège d’emmerdements, le concert en solo du chanteur d’Alice In Chains a fini par se tenir à Paris en un joli soir de printemps.

On y est allé sur un coup de tête, son album feu de bois et guitare acoustique - « One Alone » (2019) - était chatoyant à nos oreilles, mais un peu trop éloigné de la plaisante complexité acide de son groupe habituel. Quelques éclats certes, dont le titre d’ouverture - « ‘Til the Light Guides me Home » - merveille de délicatesse, mais une unité de ton un peu trop prégnante.

Mais enfin, l’occasion de voir et entendre de manière aussi intimiste un artiste de ce calibre ne se refuse pas, surtout à quelques encablures de chez soi.

Rappelons quand même que William DuVall a extirpé d’outre-tombe en 2006 un groupe majeur dont on n’imaginait pas qu’il survivrait au décès de son chanteur originel, le fabuleux Layne Staley (1967-2002). Non content de remplacer un irremplaçable dans l’interprétation du répertoire, il a également contribué à l’extension de la discographie d’un Alice In Chains finalement toujours fécond, avec pas moins de trois superbes albums consécutifs.

Les Étoiles accueillaient donc une star au sens noble, et on aurait imaginé la salle plus remplie pour l’occasion. Qu’importe le nombre, la ferveur était au rendez-vous et l’artiste ne s’y est pas trompé, très à son affaire musicalement comme humainement, ravi d’un aussi chaleureux accueil.

Se refusant à une évidente facilite, DuVall fait la quasi impasse sur le répertoire acoustique de son groupe (Alice In Chains a pourtant commis deux Ep et un incontournable Unplugged, mais certes avant son intégration au groupe). Un seul titre quand même, tiré de leur dernier album « Rainier Fog » (2018).

Pour le reste, on se promène entre extraits fort bien interprétés de son album solo et reprises de bon goût : Bowie, Prince et une splendide version de ce qui est peut-être la plus belle chanson d’Aerosmith, « Seasons of Wither ». Enfin, DuVall fait un sans-faute en interprétant un extrait d’un de ses groupes parallèles - Giraffe Tongue Orchestra - avec « Blood Moon ».

La solitude du guitariste de fond produit toutefois un effet un peu répétitif sur la longueur et le concert a eu le bon goût de ne durer qu’une heure et quart, achevant la soirée comme elle avait commencé, dans la sobriété et l’élégance.

Sébastien Bourdon

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