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« The French Dispatch » de Wes Anderson

samedi 30 octobre 2021, par Sébastien Bourdon

Comic Strip

On est un peu tourneboulé en sortant de la salle. Finalement, de quoi Wes Anderson a-t-il voulu nous parler ? Happé par un flot d’images chatoyantes et tourbillonnantes, on ne sait si on a manqué quelque chose ou si ça n’y était tout simplement pas.

S’il est en revanche une certitude dès la première image, c’est que nous sommes bien chez le réalisateur de « La Famille Tenenbaum » (2001), ou de « Moonrise Kingdom » (2012). L’habileté de la mise en scène et l’esthétique hyper travaillée des plans trahissent tout de suite - et c’est heureux - l’inventivité poétique jamais éteinte de Wes Anderson.

Là, aucun reproche possible, on ne décèle pas la moindre panne d’inspiration visuelle dans un film où chaque image vous happe les mirettes.

L’histoire, et on se demande où il va chercher tout ça, est celle d’un journaliste américain (Bill Murray) échoué à Ennui-sur-Blasé (en vrai, c’est Angoulême) où il crée une revue exigeante et à l’éthique rigoureuse. Une sorte de New Yorker charentais si l’on résume.

Le récit se découpe en trois tranches, trois reportages aux enjeux et atmosphères radicalement différentes.

Principale difficulté, le film débute par son sommet : les aventures d’un peintre psychotique de génie (Benicio del Toro), emprisonné pour meurtre et que son amour éperdu pour une gardienne (Léa Seydoux) emplit d’une inspiration continue.

C’est beau, c’est drôle, c’est troublant, c’est inventif, on voudrait rester là toujours.

Las, la suite, qu’on ne dévoilera pas, ne se révèle pas moins vive, mais plus inutilement bavarde, touffue et confuse.

Le casting franco américain est bluffant, de Mathieu Amalric à Owen Wilson, en passant par Tilda Swinton ou Guillaume Gallienne. Il est des vedettes pour faire de courts cameos probablement pour le seul plaisir gratifiant que d’apparaître dans ce magnifique livre d’images animés.

Il ne manque donc rien de ce qui fait la grâce d’un film de Wes Anderson et pourtant le compte n’y est pas tout à fait : trop de tout, tout le temps. C’est une gourmandise de cinéma qui fait plaisir à voir, mais sans aller jusqu’à la qualifier de vilain défaut, il eut peut-être été judicieux d’alléger l’ensemble pour le rendre plus digeste.

Sébastien Bourdon

Messages

  • Merci pour ton appréciation à laquelle je souscrit bien volontiers. Pour ma part je me nourri d’images créatives, je suis donc comblé par cet album. Certe débordé par ses idées visuelles, Wes fait un travail d’inspirateur pour ceux qui font un cinéma sans émotions visuelles. Wes "cré un monde" il nous dit que la vie est couleurs et idées...c’est top !

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