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« Stallone » d’après Emmanuelle Bernheim, mise en scène de Fabien Gorgeart - Espace 1789, le 16 octobre 2021

dimanche 17 octobre 2021, par Sébastien Bourdon

Baume du Tigre

Début des années 80, Lise a 25 ans, n’ayant pas fini ses études de médecine, elle végète comme secrétaire médicale, et s’ennuie gentiment dans son couple.

Un jour, elle va au cinéma voir « Rocky III », de et avec Sylvester Stallone (1982). Et ce film produit en elle une sorte de révélation, elle décide de tout renverser, de repartir du début : elle vire son mec, coupe les ponts avec ses parents, reprend ses études et se met même à la boxe.

Sa vie prend ainsi le rythme effréné de la chanson titre du film, « Eye of the Tiger » de Survivor, hymne qui va la porter jusqu’à son dernier souffle.

Cette histoire, tirée d’une nouvelle d’Emmanuelle Bernheim, pourrait être celle de n’importe qui : on peut en effet facilement se retrouver dans ce personnage qui tente du mieux possible de se faire une place dans l’existence et qui trouve une aide inattendue dans une obsession cinématographique.

L’universalité du propos réside surtout dans cette humaine interrogation : que veut on faire d’un nombre de jours que l’on sait comptés - même si l’on ne connaît pas la date du dernier - avec ce que l’on a comme moyens, réels ou fantasmés.

La comédienne Clotilde Hesme, si elle s’exprime à la troisième personne, n’en est pas moins complètement Lise, jusqu’au moindre geste. Elle incarne parfaitement cette douce entêtée dont nous allons suivre le parcours.

A ses côtés, Pascal Sangla interprète les autres personnages, parents, amis, amours de passage, mari, tout en s’occupant simultanément des très beaux arrangements sonores du spectacle, au clavier essentiellement (ce qui n’est pas une mince affaire).

Si on se doit de saluer l’exceptionnel travail des comédiens et la remarquable mise en scène on nous permettra un bémol : elle est un peu trop jolie la vie de Lise, et comme pour se faire pardonner cet excès d’eau de rose, l’auteur lui donne une fin un peu expéditive et cruelle. Comme toute vie, il fallait toutefois bien que ça s’achève.

Sébastien Bourdon

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