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« La Maison du Magicien » d’Emanuele Trevi

vendredi 18 avril 2025, par Sébastien Bourdon

Forever Jung

Emanuele Trevi est un jeune sexagénaire romain, écrivain et journaliste, il se trouve aussi être le fils d’un fameux psychanalyste jungien, Mario du même nom.

Poursuivant quelque chose qui avait échoué de son vivant, raconter - en recueillant sa parole - l’homme et son œuvre, lui est venu l’idée de l’évoquer post mortem.

Au rythme de courts chapitres, Trevi couche ses souvenirs, en des pensées qui pourraient sembler éparses, mais dessinant la vie de son illustre père, en miroir avec lui-même.

Souvent profond autant qu’intime, l’écrivain n’oublie surtout pas d’être drôle dans ses récits, pouvant se concentrer soudainement sur sa catastrophique femme de ménage péruvienne (« la Dégénérée ») ou sur son étrange conviction d’être visité nuitamment par une créature inconnue.

L’occupation définitive de l’appartement du défunt lui donne l’occasion de se plonger plus encore dans la vie de cet esprit paternel aussi brillant que déconcertant.

Mario Trevi, bien qu’ayant consacré sa vie entière à la souffrance psychique des autres, apparaissait comme toujours enfermé en lui-même, dans ce que l’auteur appelle brillamment son « arrière-boutique ».

Tout être humain est une énigme (certes, plus ou moins palpitante), et se pencher sur le cas paternel offre au fils une occasion pertinente de s’intéresser à lui-même, sans prétention, ni affèterie.

Quoi de mieux finalement qu’un psy, même mort, pour aider à se comprendre.

Surtout, s’agissant d’un livre, voilà bien longtemps que l’on avait trouvé plume contemporaine aussi vivante et agile, drôle et érudite. Un bouquin un peu magique finalement.

Sébastien Bourdon

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