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Show Yourself

MASTODON, Elysée-Montmartre, le 30 novembre 2017

jeudi 30 novembre 2017, par Sébastien Bourdon

MASTODON, Elysée-Montmartre, le 30 novembre 2017 (+ RED FANG)

Désolé pour Russian Circles, mais des obligations professionnelles et des enfants à sermonner ne nous ont pas permis d’arriver suffisamment tôt pour assister à leur prestation. Qui sait, peut-être en parlera t’on quand une autre occasion de les découvrir se présentera.

Red Fang, deuxième sur l’affiche, et vu souvent par nos services, semble être un groupe qui était plus drôle et plus efficace à ses débuts. Ils jouent certes mieux aujourd’hui, mais ils ont démarré vieux et s’ils sont plus affûtés, on sent déjà un peu l’usure. Leurs tee-shirts sont moins chers (25 Euros contre 30 pour Mastodon), est-ce la marque d’un cruel maintien en seconde division ?

En tout cas, ils jouent leurs bons titres et cela reste diablement efficace. « Time to kiss your ass goodbye » ("Prehistoric Dog").

La musique d’attente est parfumée à l’élite des 90’s, de Porno for Pyros aux Melvins, on sent qu’on va passer une belle soirée avec des gens de bon goût.

Habilement, Mastodon commence doucement, dans une atmosphère chatoyante et colorée, avec des extraits du somptueux « Crack the Skye  », avant de progressivement projeter leur incroyable mur sonore à la face d’un public qui n’attend que ça, et avec impatience.

En effet, le groupe ne cesse de se bonifier avec le temps, ne sortant jamais un mauvais album et développant plus et mieux de sérieuses capacités de jeu. Ainsi des solos enchanteurs de Brent Hinds que l’on redécouvre in vivo avec gourmandise. Quant à leur volubile batteur, Brann Dailor, on en vient à se demander s’il ne serait pas plusieurs ? Et en plus il chante (fort bien) !

Les titres des derniers albums recèlent des hymnes catchy qui surgissent des morceaux sans jamais interrompre les cavalcades effrénées, mais qui ajoutent encore une couche de miel dans nos cages du même nom, pourtant déjà fort satisfaites.

L’intensité, à propos de laquelle aucune réclamation n’était à formuler, grimpe encore d’un sacré cran avec l’arrivée du hurleur de Neurosis, Scott Kelly. Ce joli bébé a le cri salvateur et libérateur. Faisant du featuring de luxe sur tous les disques du groupe, c’est un bien joli cadeau que sa présence physique, jusqu’ici inédite sur scène avec eux. On sent que c’est bientôt Noël, pour le groupe comme pour le public.

Souvent présent sur les morceaux les plus étirés et alambiqués du groupe, il ajoute une couleur sauvage à la tentation « progressive » de Mastodon. Sur scène, c’est lumineux et de cette dernière demi-heure de concert (six titres) où miraculeusement tous les amis furent réunis (près du bar), on eût bien pris une large rasade complémentaire.

Las, les concerts de Mastodon filent trop vite et après un discours ému et heureux du batteur (il parle aussi !), le groupe nous a rendus à la froide grisaille parisienne. Nous nous sommes donc éparpillés dans les rues, sifflotant des mélopées évoquant des baleines géantes, des royaumes anciens, des crânes de cristal et autres vicissitudes de l’existence.

"I’d fallen into a pit of lies
I try to dig around the other side
And much to my surprise
I was to blame for all the rain
"

"Word to the Wise"

Sébastien

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