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« Riddle of Fire » de Weston Razooli

lundi 29 avril 2024, par Sébastien Bourdon

Children of the Sun

Ce qu’il y a bien avec le cinéma, c’est qu’on n’a jamais tout vu, qu’il y a encore des films qui vous cueillent sans prévenir, et on se laisse joyeusement faire.

Celui dont il est ici question est de cet ordre, ici se joue d’abord et avant tout la liberté, et qui mieux que des enfants pour l’incarner, sauvages et obstinés.

Dans un Wyoming estival, un trio de petites canailles, deux frères et leur copine historique, font les 400 coups sur leur pétrolettes, armés de pistolets à peinture.

Leur dernier forfait est le vol d’une console de jeux vidéos dans un hangar, qu’ils comptent bien utiliser au plus vite.

Las, la mère des garçons, afin d’éviter qu’ils n’abusent de la télé en ces belles journées d’été, a mis un code d’accès, leur interdisant dans l’immédiat les réjouissances anticipées.

Alitée car souffrante, et par ailleurs semblant assez peu concernée par ce qui pourrait arriver aux bambins, elle accepte toutefois de leur révéler le sésame s’ils lui fournissent une tarte aux myrtilles.

Cette mission relativement aisée sur le papier va se révéler à l’écran semée d’embûches, notre trio voyant son projet contrecarré par nombre d’aléas. Ainsi de la rupture de stock dudit gâteau, de l’état grippal de la pâtissière, des derniers œufs disponibles embarqués par un cow-boy patibulaire etc. C’est cet événement qui va projeter nos protagonistes dans l’aventure, la vraie, ce dernier appartenant à un inquiétant groupement de braconniers mystiques.

Livrés à eux-mêmes, les enfants vont vivre toutes sortes de péripéties. Weston Razooli - dont c’est le premier film - se rattache à la longue tradition littéraire et cinématographique du récit d’aventures juvéniles, de « Tom Sawyer  » (Mark Twain) au « Club des Cinq » (Enid Blyton), et à son pendant cinématographique, « Les Goonies » (1985 - Richard Donner) ou « Mud » (2012 - Jeff Nichols).

Il le fait toutefois avec une incroyable liberté, s’offrant le temps, la folie et une esthétique éminemment personnelle. Le choix de la pellicule - 16 mm - joue beaucoup dans l’inscription du film dans une tradition quasi fordienne (le Wyoming, c’est vaste), mais avec une narration proche du conte, avec ce qu’il faut de merveilleux comme d’effroi (et de burlesque). Il faut peut-être ici imaginer « Stand by Me » (1986 - Rob Reiner) filmé par Kelly Reichardt ou Charlotte Wells.

Déconcertante et drôle, il nous est fait là une proposition de cinéma de 7 à 77 ans hautement recommandable, et donc recommandée.

Sébastien Bourdon

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