« Drôle de Missionnaire » de Richard Loncraine (1982)

Printemps 1906, longtemps exilé pour des missions d’évangélisation en terres africaines, le père Charles Fortescue (le Monty Python Michael Palin) rejoint sa native Angleterre pour s’y marier.

Sur le bateau du retour, il croise et est charmé par une certaine Lady Ames (Maggie Smith), dont il va recroiser la route ensuite.

Il retrouve à terre sa future épouse, non sans une certaine impatience physique, mais cette dernière semble plus intéressée par le mariage comme institution que comme véhicule autorisant enfin tous les ébats.

De surcroît, alors qu’il escomptait une noble mission locale, on lui confie l’ouverture d’une maison d’accueil pour les filles perdues, à charge pour lui de trouver des mécènes.

Travaillé par les choses de la chair, encombré d’une future épouse qui s’y refuse, poursuivi des assiduités d’une femme libérée et entouré de jeunes filles de joie, le brave homme doit faire front.

Cette vision d’une Angleterre au charme désuet, où une sexualité sociologiquement refrénée déborde de toutes parts, est d’autant plus drolatique que l’humour est… anglais.

En fin de course, le scénario rame certes un peu, mais très joliment filmé, parfaitement interprété, avec un ton délicieusement grivois (rien que le titre, « The Missionary »…), ce petit film ne se dépare jamais de son charme modeste (et ce d’autant plus qu’il est court).

Sébastien Bourdon