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Pearl Jam « Dark Matter »

samedi 20 avril 2024, par Sébastien Bourdon

Spinning the Black Circle

Tout le monde est mort ou presque, sauf Pearl Jam. Ce sont les derniers, nos « highlanders » du grunge, las, leurs chemises sont toujours à carreaux, mais un peu trop bien repassées.

Dans le rock n’roll comme ailleurs, pour peu que l’on reste en vie, on s’assagit, mais c’est peut-être simplement dû à la rouille ou à l’assèchement qu’amène la prise d’âge.

Alors qu’en est-il de l’album tout juste sorti de ces vétérans de Seattle, « Dark Matters ».

La pochette n’est pas terrible, le groupe s’essaye à une noirceur zébrée d’éclairs lumineux, sans signification perceptible à défaut d’être esthétique.

Surtout, en vinyle à « prix nouveauté », l’objet est à 38 Euros (!). On va prendre le CD de base, de toutes façons, quand on était jeune et grunge, c’est dans ce format qu’on achetait les disques, respectons la mélancolie jusque dans les formes.

Pour cet album, Pearl Jam est allé chercher un producteur à la mode, Andrew Watt, lui confiant même quelques instruments pour jouer avec eux (guitare, claviers).

Avec le clinquant qui marque ses productions, ce garçon a su freiner un tantinet la zombification d’Ozzy, mais ceux dont il est ici question ne sont pas encore caciques à ce point.

Pour eux, on aurait tendance à considérer que c’est en remontant aux origines que l’on découvrirait la fontaine de jouvence.

A l’écoute de ce dernier album, ça donne peu ou prou la même chose depuis « Yield » (1998), mais avec des compositions probablement moins percutantes.

Surtout, si la voix de Vedder est intacte, le son est, comme on pouvait le craindre, excessivement lisse et uniforme. C’est un peu dommage parce que les guitaristes sont en forme (« Wreckage »). On approche parfois dangereusement des terres pas franchement arides de U2, voire de Coldplay (« Won’t Tell »).

Souvenons-nous qu’un temps Pearl Jam fut le backing-band de Neil Young, père incontesté du grunge, pour un disque qui sentait bon le cambouis et le sable (« Mirror Ball » - 1995). Forcément, ça fait bizarre de les entendre sonner comme l’époque.

Ce n’est donc pas sur ce coup qu’ils vont nous faire sentir jeunes. Mais sur l’autoroute de l’été 2024, ça fera probablement le job.

Sébastien Bourdon

« All that’s sacred comes from youth
Dedications, naive and true
With no power, nothing to do
I still remember, why don’t you, don’t you ?
This is not for you
This is not for you
This is not for you
Oh, never was for you, fuck you
 »

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