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Opeth, l’Olympia le 11 novembre 2019

mercredi 13 novembre 2019, par Sébastien Bourdon

Eternal Rain

Si l’on ne sait rien de Mikael Akerfeldt (chant, guitare), de son groupe Opeth et de sa musique, on recommanderait d’abord de l’écouter parler, et surtout de ce qu’il aime. Son récent passage au sein du magasin Amoeba (San Francisco) en est un exemple typique, que l’on peut voir sur You Tube (« What’s in my bag ? »). Je me suis empressé d’acheter tous les disques qu’il recommandait, du moins ceux que je ne possédais pas déjà.

L’homme est ambitieux et aime à remplir ses disques de ses nombreuses influences, de Scott Walker à Death, en passant par Magma ou Jethro Tull. Voilà quelqu’un qui ne voit pas pourquoi il devrait s’adapter à l’époque et qui reste donc ancré dans des temps reculés où l’on raisonnait en album et de préférence au format vinyle.

Cette stratégie se révèle payante, ce soir et comme toujours avec Opeth, c’est sold-out, confirmant que les derniers des anciens sont les premiers des modernes.

Fort d’un nouvel album particulièrement dense, « In Cauda Venenum », le groupe démarre par des extraits de ce dernier, avant de plonger dans un titre de leur album phare, « Blackwater Park », avec le somptueux « Leper Affinity ».

Ce retour du growl dans le prog metal produit immédiatement son petit effet sur le peuple agglutiné. Le groupe ne se moque d’ailleurs pas de ses fans, piochant dans toute sa carrière et exhumant même quelques raretés.

Le peuple ravi se rebelle toutefois, on entend trop de basses. Ce petit défaut sonore ne parvient toutefois pas à masquer l’excellence des garçons présents sur scène, et de se pâmer sur les exceptionnelles qualités vocales de Mikael Akerfeldt.

Opeth joue live, pour de vrai, sans aucun artifice ou trucage, et les guitaristes sont ainsi contraints d’accorder leurs guitares entre chaque morceau. Tout à cette tâche, Akerfeldt procède donc mais en interpellant le public avec un humour décapant. Ses interventions ont fini par faire partie du show, et pourraient être presque aussi attendues que leurs morceaux old school death metal.

Petit reproche tout de même, leur musique est devenue avec le temps de plus en plus cérébrale et le choix des morceaux ce soir fait la part belle à cette tendance. On aurait alors sans doute mieux profité avec des places assises, mais c’est plus cher et on se croit jeune.

Il n’en demeure pas moins que c’est beau un soir d’automne pluvieux d’écouter debout « Moon Above, Sun Below », même si au coin du feu dans un village près de la forêt de Fontainebleau, c’eût été pas mal aussi.

Concert un peu sage donc, mais qui aura passé bien trop vite malgré tout. D’autant que sur la fin on est revenus aux guitares tranchantes, ce qui ne fut pas pour nous déplaire. L’art du riff en deux titres particulièrement efficaces : « Sorceress » et « Deliverance ».

Sébastien Bourdon

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