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« My Love Affair with Marriage » de Signe Baumane

dimanche 25 juin 2023, par Sébastien Bourdon

All you need is love (ou pas)

Zelma, jeune lettone née dans le soviétisme des années 60, fait son laborieux apprentissage de la féminité et de l’amour. Vaguement garçon manqué, mais avec des rêves de princesse, elle va se cogner au réel masculin et aux illusions perdues.

D’abord fascinée par le désir qu’elle provoque et convaincue du miracle de l’amour, elle s’abandonne aux garçons. Évidemment, elle déchantera.

Le film est bourré de qualités et ce n’est pas la moindre que de ne pas présenter les choses sous forme de raccourcis : ainsi de l’éducation sentimentale d’une jeune femme du bloc de l’Est, à la fois très traditionnelle, mais dans une société où les femmes travaillent. La chute du mur renverra ainsi la gent féminine à une réification sexuelle.

La narration est extrêmement vive, et la forme on ne peut plus didactique. Zelma veut comprendre pourquoi ça ne marche pas. Elle a eu deux mariages consécutifs dont les échecs sont indiscutables, mais si différents, qu’elle s’interroge sur les motifs.

On décrit ainsi par le menu des événements personnels pendant qu’une créature fictive réapparaît régulièrement pour dispenser des cours de biologie et de neurologie (de l’affolement des hormones et leurs conséquences).

Le format - le dessin animé - facilite grandement ces liaisons et sauts entre l’histoire personnelle et la grande (histoire), l’intime et le public, l’émotion et la science.

Au final, rien ne marche pour Zelma, tout dysfonctionne et il semble même qu’on n’y puisse pas grand chose.

Une critique peut-être, la réalisatrice - le film est clairement autobiographique - ne se remet elle-même jamais en question, les histoires d’amour finissent mal, mais c’est plutôt « à cause des garçons » (et c’est même crédible vu les numéros qu’elle dégote).

La morale, s’il y en a une, serait : tempérons les excès du cœur (et du chœur dans le film), il faut surtout vivre avec soi-même et le prendre avec philosophie.

Sébastien Bourdon

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