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Maudits - La Péniche Antipode, le 16 mars 2023

samedi 18 mars 2023, par Sébastien Bourdon

La vie c’est quand même souvent attendre, partagé entre l’inquiétude et le désir. Ainsi du groupe Maudits, trio dont j’attendais, après avoir largement usé leurs sorties discographiques (un album, un EP, un split), une date parisienne qui nous permettrait de goûter enfin in vivo leur sombre et tumultueuse musique (et ce n’est pas leur récente prestation filmée à l’opéra de Reims qui allait apaiser notre impatience, bien au contraire).

Ledit soir venu, avant d’être envoyé dans la stratosphère, nous passons sous le niveau du canal au sein de la coquette péniche Antipode où, chose inattendue, on peut même agréablement se sustenter - et pour un tarif qui fait rire dans la capitale.

On se glisse ensuite dans la salle, bien remplie, et on se prépare mentalement à pas mal de joie en somme.

Le trio (guitare, basse, batterie) grimpe sur la petite scène et sans un mot - logique pour un groupe instrumental - mais en travaillant déjà l’ambiance, nous amène progressivement dans son univers sonore.

Si l’on devait décrire, Maudits produit une musique comme cathartique par essence, traversée par des fulgurances, où rampent les notes crescendo avant d’éclater en furie incandescente. Maudits, où comment faire jaillir une mélancolie déchirante d’un chaos finement ordonné.

Mais ce qui frappe aussi et surtout en les découvrant sur scène, c’est ce que l’on joue ici cœur et âme, avec une générosité de tous les instants, dans chaque accord interprété.

Cette heure de grâce, franchement, elle valait la peine d’attendre.

Sinon, que Lux Incerta ne nous en veuille pas, on s’est éclipsés avant leur set, on avait un fils à coucher et un travail à finir.

Sébastien Bourdon

P.S. Alors qu’étaient annoncés au micro les deux derniers morceaux, Olivier Dubuc (guitare) prenait le micro pour remercier tout le monde et dire que le dernier morceau - « Grain Blanc » - serait joué spécialement pour… moi (« Seb », c’est bien moi). Un réalisateur français mécontent de ma critique m’a reproché mon aveuglement : si certains considèrent donc que je n’ai pas d’yeux, d’autres semblent convaincus que j’ai des oreilles, ce qui me va droit au cœur.

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