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« Maigret tend un Piège » de Jean Delannoy (1958)
mercredi 20 novembre 2024, par
Le petit Peuple de Paris
Dans un Paris estival et suffocant de chaleur sévit un tueur de dames. Rodant autour de la Place des Vosges, il poignarde des passantes, griffant ensuite vaguement leurs corps et leurs vêtements, sans plus d’outrages, comme si même mort le sexe faible continuait à le terrifier.
Maigret (Jean Gabin) se serait bien vu partir en vacances avec Madame, mais il y a peur sur la ville et son sens du devoir prime. Il se saisit de l’affaire et il lui faudra user de divers habiles stratagèmes pour finalement coincer l’assassin.
Respectueux du ton Georges Simenon, le film est une splendeur d’époque, filmé admirablement dans un Paris reconstitué en studio si fidèlement qu’on s’y croirait.
Les 3ème et 4eme arrondissements ont des allures de ville populaire et gouailleuse qui datent plus le film que le jeu ou le ton des interprètes. Et ce n’est pas le moindre de ses charmes.
Il n’y a en effet pas grand chose à jeter dans ce petit bijou en noir et blanc : Gabin ne cabotine pas - comme il le fera un peu trop ensuite - et Michel Audiard rappelle combien il était un fin dialoguiste quand il ne cherchait pas systématiquement à trouver des formules qui font mouche.
Jean Delannoy a revu son petit Fritz Lang illustré avant de poser ses caméras, et on peinera à trouver dans un scénario tiré du prolifique romancier belge un manque d’imagination, qu’il s’agisse d’intrigue, comme de rapports humains merdiques comme on les aime.
Il y a bien quelques trous dans la raquette du scénario, mais franchement pas de quoi se priver de cette petite friandise.
Sébastien Bourdon