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« Le Tartuffe » de Molière - Maison Maria Casarès le 19 août 2022

mardi 23 août 2022, par Sébastien Bourdon

La France, ce pays merveilleux où l’été, il n’existe plus un bourg sans son festival estival.

Maria Casarès fut célèbre et n’est pas encore totalement oubliée pour deux raisons : ses talents de tragédienne et sa longue liaison avec Albert Camus. Rappelons que seule la mort de l’écrivain mit fin à cette relation amoureuse on ne peut plus romanesque.

Lorsqu’une Facell Vega emporta le grand amour de sa vie, Maria Casares eut besoin d’un refuge loin de Paris et de ses frasques et c’est dans une ancienne ferme fortifiée qu’elle le trouva : le domaine de la Vergne dans la commune d’Alloue (Charente).

A sa mort en 1996, elle légua le lieu à l’Etat, depuis transformé en Centre Culturel de Rencontre où sont développés différents projets autour du théâtre.

Ce vendredi soir d’août, vingtième et dernier jour de la saison estivale, était donnée une adaptation en trois actes du « Tartuffe » de Molière (1669). Sans toucher au texte en vers, et en transposant l’action dans les années 20, la pièce était portée par une troupe énergique et habitée par le texte.

L’histoire - celle d’une famille bourgeoise sous emprise d’un faux dévot - rappelle combien le regard de Molière sur ses contemporains n’a point perdu, 350 ans plus tard, de sa justesse et de sa pertinence.

Un escalier extérieur menant aux dépendances de la demeure, une Renault d’époque et de forts jolis costumes suffisaient à plonger physiquement les vers de Molière en d’autres lieux et temps, sans qu’ils s’y trouvent décalés.

Cette familiarité et cette simplicité ne nuisaient nullement à l’engagement de la troupe, tous exceptionnels (Johanna Silberstein, François Marthouret entre autres).

La mise en scène précise et sans affèterie (Matthieu Roy), et subtilement sophistiquée, donnait à l’ensemble un charme inouï.

La nuit d’été accueillait ensuite les spectateurs pour un dîner simple et de bon goût dans la cour de la maison. Cela ressemblait à un mariage où l’on aurait connu personne et où on se serait attendu chaque instant à croiser une María Casarès souriante, nous racontant l’histoire d’un lieu et d’une vie.

Sébastien Bourdon

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