« La Petite Vadrouille » de Bruno Podalydès

Même pas forcément complètement réussi, un film de Bruno Podalydès ne saurait être complètement dépourvu de charme et de drôlerie. Ce dernier opus est peut-être un de ses plus faibles, et la faute repose probablement sur une croisière qui s’étire un peu trop sur les mêmes gags.

Mais, car il y en a un, et il est multiple ce mais.

Tout d’abord, retenons un début loufoque extrêmement drôle et enlevé, notamment dans sa manière presque « bressonienne » de faire de l’argent - ou plutôt de son manque - un fil rouge (cf. « L’argent » de Robert Bresson - 1983).

Tout le monde est fauché, sauf un (Daniel Auteuil), qui devient soudainement une opportunité pour tout les autres de se refaire (sur son dos). Évidemment, rien ne va se passer exactement comme prévu, et comme dans l’Antique, l’amour et ses contrariétés vont venir perturber le cours des événements.

Après « Comme un Avion » (2015), Bruno Podalydès retourne sur l’eau (et refait vieux ménage avec Sandrine Kiberlain, mais la marie cette fois à son frère), comme si la navigation pouvait permettre de mettre un peu à distance les crises liées à l’âge et aux vicissitudes des couples vieillissants.

Au milieu du film coule une rivière, plutôt un canal, et le collectif d’escrocs (qui n’est pas sans rappeler quelques grandes figures de la comédie italienne) va tenter d’exécuter ses entourloupes grossières, ce qui donne des moments franchement marrants, mais qui finit par tourner un peu en rond (dans l’eau).

Enfin, la dernière partie du film, comme sa conclusion, sont infiniment plus réussies, empreintes d’une profonde mélancolie sur le temps qui passe et les incessants efforts d’adaptation que chacun doit faire pour trouver une cohérence à ce bordel et de maintenir à sa surface.

Sébastien Bourdon