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Dool + Hangman’s Chair - Trabendo, le 24 octobre 2024

vendredi 8 novembre 2024, par Sébastien Bourdon

Paris est une Fête

Difficile de déterminer qui des deux groupes du soir aurait été le plus à sa place en haut de l’affiche. Toujours est-il qu’à Paris, ce seront les néerlandais de Dool qui ouvriront le bal.

Emmenés par leur leader hermaphrodite Raven Van Dorst, les musiciens se saisissent de la scène avec une maestria bluffante : le territoire est quasiment instantanément conquis, avec force morceaux qui serpentent et musiciens qui s’y entendent pour nous mener au long de ces voies tortueuses et enchanteresses.

Trois guitares assurent les riffs et les mélodies, le groupe tout entier ajoutant à son indéniable savoir-faire technique une présence scénique particulièrement photogénique : voilà un combo qui sait bouger les cheveux en cadence (et croyez-moi, on en a vu des secoueurs de crinières).

Car la musique de Dool est proprement irrésistible, avec sa rythmique aussi pertinente qu’inventive et ce chanteur à la voix indéfinissable - et pour cause - mais qu’il sait si bien moduler avec la guitare ou prendre le pas sur tout le reste avec une conviction phénoménale.

C’est beau un concert qui vous aura saisi dès les premières notes, comme une évidence, un évènement attendu. On en a croisés qui ne connaissaient pas et qui sont tombés en amour des bataves.

Les français de Hangman’s Chair cultivent une forme de gravité, comme une autre manière d’exprimer le désespoir urbain. Car il y a quelque chose de la ville et de ses tours dans leur musique. Pas de chat noir, ni de vampires surgissant d’églises en ruines : on est au bord du périph’, capuches sur la tête, dansant un groove lourd qui a tout de l’implacable cadence industrielle.

Leur musique appartient au Doom dans son principe certes, avec ce qu’il faut de lourdeur poisseuse, mais elle est zébrée de guitares lumineuses, qui balaient de leurs feux la zone. Plus linéaires que les hollandais, les banlieusards assènent toutefois leur propos avec une puissance de feu qui laisse pantois. On joue au fond du temps, avant qu’il ne nous emporte.

Les festivités achevées, on se serait bien vus deviser encore dans la salle, fans béats et musiciens ravis, pour faire durer plus loin dans la nuit le petit miracle que fut cette soirée.

Sébastien Bourdon

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