« Comedian Rhapsodie » de Thomas VDB

L’autre jour, ma cousine C… m’a envoyé un message pour me dire qu’il me fallait absolument lire « Comedian Rhapsodie » de Thomas VDB : « qu’est-ce que je ricane » fut son argument pour me convaincre (elle n’est pas toujours commode, donc elle est plutôt du genre à ricaner, quand je serais plutôt du genre à rigoler - et bêtement même).

C’est quelqu’un ma cousine, elle a le goût très sûr (pas le genre à mettre des photos de chat sur Insta si vous voyez ce que je veux dire), conséquemment, je me suis empressé d’acheter l’ouvrage et même de l’offrir à un de mes beaux-frères (c’était son anniversaire, et il est mélomane et rigolo).

Et depuis, chaque fois que je m’y plonge, je ris sans retenue, comme rarement cela a pu m’arriver avec un livre (« Trois Hommes dans un Bateau » de Jerome K. Jerome - 1894). Alors pourquoi donc n’avais-je pas pensé tout seul à me l’acheter ? Peut-être parce que je me suis lassé de l’humour radiophonique, qui me semble finalement contribuer autant à l’épouvante du monde que le journal du jour. Alors de lui comme des autres rigolos des tranches quotidiennes, je me suis un peu détaché.

Pourtant, on a un passif lui et moi : je l’avais vu pour l’un de ses premiers one man show, dans lequel il racontait sa vie de journaliste musical, et l’avais évidemment trouvé tout à fait merveilleux. Ce qui fait que lorsque je l’ai croisé quelques temps plus tard au Bataclan pour un concert de The Cult (forcément), je n’avais pu m’empêcher de lui déclarer béatement ma flamme, avec cette capacité pathétique de ramener tout à soi, pourtant formellement proscrite par mon entourage : « votre spectacle, j’ai tellement aimé, j’ai cru que vous l’aviez écrit pour moi ». Ce à quoi, tout de go, il me répondit, « mais je l’ai écrit pour vous ! ».

Le livre procurera probablement une joie similaire à tous ceux qui ont passé les années 90 à faire des compils sur K7 à tout leur entourage, à enregistrer des VHS la nuit du dimanche sur M6 pour conserver précieusement les émissions de Laurence Romance et les nouveautés metal, à s’escrimer sur un instrument de musique pour impressionner les dix personnes descendues à la cave vous écouter, à lire intégralement des revues musicales aussi essentielles que Hard Force ou RAGE, bref à tout ce qui permettait à la masculinité gauche et fragile de donner un sens à sa jeunesse : les concerts et les copains, la bière (modérément) et les disques.

Pour les autres, moins initiés ou nés trop tard dans un monde trop vieux, le rire à la lecture du livre reste garanti, Thomas est très didactique, on comprend toutes les blagues.

Sébastien Bourdon