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« Ce n’est qu’un Au revoir » de Guillaume Brac
samedi 14 septembre 2024, par
Passe ton bac d’abord
Guillaume Brac filme toujours bien la jeunesse, comme quelqu’un qui, avec la conscience de la sienne enfuie, en aurait néanmoins gardé l’essence, et avec laquelle il carbure toujours.
C’est la fin de l’année scolaire au pensionnat grenoblois, ces jeunes gens qui ont vécu tant d’heures ensemble vont voir en un claquement de doigts se dissoudre leur petit groupe. Chacun partira ailleurs, entre exaltation et stress, étudier et vivre une vie qui sera plus encore la sienne.
En se tenant à juste distance, mais avec une photographie élégante, le cinéaste capture les instants qui précèdent ce basculement, aussi prometteur qu’inquiétant.
La caméra les suit dans les chambrées, en cours, lors de jeux extérieurs, aquatiques et ensoleillés (là encore, un domaine de prédilection du cinéaste), mais en se tenant toujours à juste distance. Le réalisateur est presque absent, d’une discrétion absolue, ne privant ainsi jamais de naturel ce qui se passe à l’écran.
Si le groupe est mixte, le court documentaire (1h06) s’articule autour de quatre paroles féminines (Aurore, Nours, Jeanne et Diane). Les filles sont donc les seules à avoir voix au chapitre (en voix off). Il faut dire qu’à ces âges là, il est prudent de la leur donner plutôt à elles, êtres humains plus complets que leurs semblables masculins.
Plutôt du genre zadiste, elles expriment des parcours, des envies, des souffrances, des questionnements et témoignent d’un regard le plus souvent lucide sur ce qui les attend, une fois le lycée terminé.
Entre goût du collectif et apprentissage de la perte se dessine là le très joli portrait sensible et délicat d’une génération.
Sébastien Bourdon