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A Perfect Circle, le Zénith, le 7 décembre 2018

dimanche 9 décembre 2018, par Sébastien Bourdon

Voice Among The Many

S’agissant d’une artiste dont on cause dans les gazettes bien informées, on était curieux de voir la première partie assurée par la chanteuse Chelsea Wolfe.

20 heures tapantes, dans l’obscurité ou presque, elle monte sur scène accompagnée du combo de base : guitare, basse et batterie. Musique morbide, subtilement oppressante, avec une noirceur qu’on imagine venue du froid, un peu comme si PJ Harvey était accompagnée par un groupe de black metal. On n’est donc pas franchement sur les chansons, mais plutôt sur les atmosphères.

Le problème est que la prétention qui se dégage de l’ensemble rend le tout rapidement assez pénible, et on ne souffre pas trop de ce que cela cesse au bout de 45 minutes.

Si Tool se fait rare et discret, son chanteur, Maynard James Keenan, trouve toutefois le temps de s’occuper avec ses deux autres projets, Puscifer (découvert avec délectation au Hellfest) et A Perfect Circle, de retour sur nos terres ce soir.

Le dernier album en date de A Perfect Circle, « Eat The Elephant » (2018), surprenant par ses aspects presque lisses et pop, a quelque peu divisé le petit monde des spécialistes : ces facilités sonores et mélodiques étaient elles acceptables de la part d’un musicien d’ordinaire aussi exigeant ?

Certains se sont bouchés le nez quand d’autres ont fait de ce disque le compagnon de route idéal de l’été 2018.

C’est donc avec l’impatience du fan de la première heure, mais ravi de la production récente, que l’on s’est agglutiné dans la fosse.

Dès le début du concert, on constate avoir rarement bénéficié d’un son d’une telle pureté au Zénith, sublimant les mélodies et l’interprétation sans failles des musiciens.

Si la prestation des musiciens est impeccable, puissante et subtile, preuve d’un professionnalisme affûté, cela n’empêche jamais une sensation de première fois, de fraîcheur intacte et renouvelée.

Enfin, la voix de Keenan est un don des cieux et il en faut du charisme et du coffre pour pouvoir habiter autant la scène en restant systématiquement hors la lumière.

Cette qualité globale dans la prestation de ces survivants des glorieuses 90’s est encore rehaussée par un petit retour en arrière spatio-temporel : l’interdiction formelle de filmer ou photographier - sous peine d’expulsion immédiate ! - martelée dans la sono à plusieurs reprises, permet finalement de regarder enfin un concert en fosse sans avoir la vue obstruée par des nuées d’écrans tentant vainement de capturer l’immédiateté de l’instant.

« Head down, go to sleep, to the rhythm of the war drum »

Sebastien Bourdon

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