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2023 en quelques disques

jeudi 14 décembre 2023, par Sébastien Bourdon

Une année de plus, et une fois encore, le magazine New Noise s’est enquis auprès de son lectorat de ce qu’il a bien pu écouter durant les 365 jours précédents.

Sans ordre particulier, et n’en retenant que cinq, cela donnerait peu ou prou cette liste ci-dessous. Un seul critère commun à ces cinq disques, tel un vieil ours extrayant les saumons du flot de la rivière, je les ai sortis du flux téléchargeable par une acquisition en format solide pour intégrer mes pénates.

Pour le reste, pas franchement d’unité de genre ou de ton ; quant au lieu d’origine, on relève trois groupes américains (dont un mort), un polonais et un français.

Riverside « ID. entity » (vinyle) : selon Deezer, groupe que j’ai le plus écouté cette année (pour le format solide, je n’ai pas les stats, je ne prends pas de notes à chaque fois que je mets un disque). Groupe vu également deux fois en concert en 2023 (cf. chroniques ad hoc), le temps de passer de l’enchantement de la découverte à la solidité de la conviction, en six mois à peine. Du rock progressif venu de Varsovie, avec ce qu’il faut de métier comme de fraîcheur.

Mutoïd Man « Mutants » (CD) : efficacité et sourire, un truc qui vous attaque directement à la tête, mais pour vous embrasser en rigolant (vu au Hellfest au cours du même exercice fiscal, et c’était évidemment super, cf. chronique dudit festival).

Man on Man « Provincetown » (vinyle) : duo marital et gay friendly, Roddy Bottum (clavier de Faith No More) et Joey Holman ont sorti cet album noisy pop doux amer, prolongeant et améliorant leur premier opus déjà remarquable. Recommandé pour les beaux jours, ou pour donner une saveur très Hamptons à l’hiver hexagonal (vu en vrai à Paris, et c’était vraiment très bien cf. chronique).

Brad « In the Moment that you’re Born » (vinyle, commandé il y a plusieurs mois et toujours en attente) : la vie est parfois triste comme la mort de Shawn Smith (piano, voix, disparu en avril 2019), mais comme par un petit miracle, ses camarades de jeu ont finalisé ses derniers efforts pré mortem, offrant une continuité inespérée à une mélancolie débutée en 1993 avec le chef d’œuvre « Shame ».

Karras « We Poison their Young » (vinyle) : deuxième album de cet extreme power trio, il compte quatorze titres pour vingt et une minutes de jeu. La radicalité est donc dans le propos comme dans la durée. Probablement un disque que l’on rangera un jour respectueusement à côté du « Reign in Blood  » (1986) de Slayer ou du « Wolverine Blues  » (1993) d’Entombed. Vu en concert parisien, et la soirée se prêtait bien au latinisme : veni, vidi, vici (cf. chronique, natürlich).

Vivement l’année prochaine.

Bonus son et image :
Dave Grohl « Play » (Warren Haynes presents : The Benefit Concert Vol. 1) : est apparue sur YouTube la première prestation en live de l’album solo « Play » de Dave Grohl, ici largement accompagné par quelques fines lames du rock US (Martyn LeNoble à la basse, Alain Joannes à la guitare, Greg Kurstin aux claviers etc.). L’album, sorti en 2018, voyait le frontman des Foo Fighters se frotter tout seul à tous les instruments pour produire (en additionnant les couches, il n’a pas le don d’ubiquité) une pièce instrumentale de très belle facture (23 minutes). En concert le truc prend une sacrée ampleur, gagnant un bon tiers de durée en plus, et rappelant à l’humanité que, derrière une batterie, ledit Grohl est toujours bien à sa place et qu’il aurait pu très bien ne jamais se lever de son tabouret de toute sa carrière qu’on n’aurait rien trouvé à redire. Un grand et beau moment de musique libre et éclairée (existe aussi en solide, et on va le commander).

Sébastien Bourdon

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