The Real Thing
En entrant, on est immédiatement agressé par l’odeur d’huile de friture de même que par la musique diffusée dans le hall qui, de cet art, n’a que le nom. Sale, bruyant et cher, bienvenue dans le multiplexe Pathé Wepler (Place de Clichy). Aller au cinéma « normal » serait donc devenu une punition, on se demande comment les gens acceptent d’être traités ainsi. Non, mon cinéma d’art et d’essai de quartier n’est pas un luxe, il est une évidente nécessité.
Cet enfer (…)
Cinéma
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« Magic in the Moonlight » de Woody Allen
30 octobre 2014, par Sébastien Bourdon -
Zombi Woof
28 octobre 2014, par Sébastien BourdonA quel moment cesse-t-on de boire pour apprécier le vin, mais pour n’en apprécier que l’euphorie qu’il produit, la joie de s’y perdre ? Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, on en est parfois là. Il en est peut-être ainsi de certains spectacles, films ou disques qui semblent annihiler l’idée même d’esprit critique. Et puis, de toute façon, comment rester objectif lorsque l’on est autant emporté ?
Voilà un bien long développement pour en arriver à s’interroger sur la série (…) -
Oh les Beaux Jours
7 octobre 2014, par Sébastien BourdonLa projection en 2014 d’un film, que dis-je d’un « classique », de Jacques Tati plonge le spectateur dans un état qui peut varier entre le ravissement et l’ennui. Vous en conviendrez sans doute, les possibilités émotionnelles sont à tout le moins larges.
Prenons par exemple ma progéniture présente le jour dit, quand l’un a adoré, l’autre a trouvé en soupirant qu’il ne se passait rien sur l’écran. L’adulte, votre serviteur donc, a pour sa part trouvé dans cette projection matière à nourrir (…) -
Les Ages Farouches
9 septembre 2014, par Sébastien BourdonDans le numéro de juin de la revue So Film, le musicien Bill Callahan (SMOG) décrit la violence au cinéma comme un moyen de se faire, à peu de frais et de manière indolore, une idée de ce que serait la violence réelle et subie. Si l’envie de nous faire massacrer nous vient rarement à l’esprit, grande est notre curiosité de « voir à quoi ça ressemble quand quelqu’un éclate une bouteille sur la tête de quelqu’un d’autre ». Le cinéma peut effectivement relever de cette expérience au prix d’un (…)
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O temps, suspends ton vol
29 août 2014, par Sébastien BourdonCela pourrait être totalement caricatural, je veux dire on parle quand même d’un film turc de plus de trois heures, palmé à Cannes. Qui a envie de voir ça ? A part des bobos de gauche (expression qui relève peut-être du pléonasme, quoique j’aie déjà rencontré des hipsters de droite, ce qui ne serait du coup pas forcément un oxymore).
En réalité, ce n’est pas pour se vanter, mais ces heures là, on ne les voit pas passer. La durée exceptionnelle de l’œuvre ne lui nuit pas et même bien au (…) -
La Bombe Humaine
26 août 2014, par Sébastien BourdonPlaisir de l’existence, aller voir un film dont on ne sait rien ou presque (hormis la bande-annonce), mais avec un très bon pressentiment. Faire quelque chose en étant à peu près sûr de soi, quel confort n’est-ce pas.
La soirée commence au cœur d’un mois d’août parisien qu’on qualifierait volontiers d’hivernal, sensation déplaisante qu’on s’efforce d’effacer en bonne compagnie par la dégustation de quelques tapas et d’un vin espagnol indéfini. Mais là n’est pas l’objet de ces lignes, sauf (…) -
« Under The Skin » de Jonathan Glazer - 2014
10 juillet 2014, par Sébastien BourdonAprès quelques secondes de film, on comprend que sous nos yeux un œil humain se constitue ex nihilo, sur un fond sonore obsédant (une voix, comme répétitive). Cette fabrication organique et mécanique nous amène tout de suite à l’idée que le personnage principal est une pure construction, une fiction dans la fiction, et ce n’est pas faire offense au film et à son intérêt que de révéler que nous allons en effet suivre les pérégrinations d’une extraterrestre dans une Ecosse contemporaine (…)
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Gloria
4 juin 2014, par Sébastien BourdonEn regardant sur l’écran évoluer Sandra (Marion Cotillard), on se dit que Rosetta a bien grandi, mais que la vie est toujours merdique sous le soleil capitaliste. Riche idée d’ailleurs des réalisateurs que de ne filmer la Belgique qu’au soleil, permettant au film d’échapper à une vision trop misérabiliste qui nuirait à la clarté du propos.
Bizarrement, notre héroïne m’a fait penser au Charlot de Charlie Chaplin. Au début du film, elle vient juste de se remettre – d’une dépression – que (…) -
And justice for all
17 mai 2014, par Sébastien BourdonL’objet de cette pièce contemporaine est de restituer au plus près possible la réalité du déroulé d’un procès d’assises. Pour ce faire, les auteurs se sont inspirés à la fois d’un fait-divers réel, et d’une fiction universelle (je vous laisse le soin de deviner laquelle). Pour se colleter encore un peu plus au réel, les trois acteurs professionnels interprétant Hamlet, Ophélie et Gertrude sont entourés tous les soirs de professionnels de la justice dans l’exercice de leur propre rôle et sous (…)
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Spécialiste de l’accablement
2 mai 2014, par Sébastien BourdonDeux possibilités de films à la même heure dans mon cinéma de quartier, notre choix s’est arrêté sur celui qui se donnait dans la salle la plus confortable. La cinéphilie tient parfois à peu de choses…
Le cinéma français contemporain crève sous une profusion de comédies lourdingues et vulgaires avec de bien tristes vedettes (de Dany Boon à Christian Clavier, il y en a pour tous les dégoûts). Si je ne les vois évidemment pas dans les salles obscures, la contemplation de cette invasion par (…)