Prime Time
Septembre 1972, dans une Allemagne qui s’appelait encore RDA, on célèbre dans l’allégresse les Jeux Olympiques en la bonne ville de Munich. Plus ou moins consciemment, cet affrontement pacifique des Nations doit réparer le souvenir des jeux de Berlin en 1933, annonciateurs idéologiques de la deuxième guerre mondiale et des massacres qui s’ensuivirent.
Las, une fois encore on assassinera des juifs en terre allemande, lors d’une prise d’otages de l’équipe israélienne fomentée (…)
Articles les plus récents
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« 5 Septembre » de Tim Fehlbaum
22 février, par Sébastien Bourdon -
Glaciation de l’horreur
18 février, par Sébastien BourdonAvec toute cette pluie, on avait oublié le bruit de la neige. Ce son de nos pas étouffé, ce vague grincement, cette vibration qui meurt dans la ouate blanche et froide.
Il y a là quelque chose d’une infinie douceur, qu’un soleil de plomb sur une plage en été ne produit pas.
On a dans une vie d’occidental vaguement mobile visité des tas de ruines et, enfant, nos jeux de plage normands étaient imprégnés des décombres de la guerre, le bunker au bord de l’eau semblant aussi naturel que les (…) -
Nativity in Black
16 février, par Sébastien BourdonLe heavy metal a eu ce 13 février 2025 tout pile 55 ans, le premier album de Black Sabbath étant sorti à cette même date, en 1970.
Savourons la joie profonde de traverser l’existence terrestre accompagné par un genre musical qui ne cesse de croître et d’embellir, rebondissant sans cesse au-dessus du temps et des modes.
Pour rester dans les plaisirs auditifs, rappelons également que le même jour, mais en 1981, Phil Collins sortit son premier album solo – « Face Value » - avec le succès (…) -
« Jouer avec le Feu » de Delphine et Muriel Coulin
11 février, par Sébastien BourdonLe Fils Préféré
Dans une Moselle prolétaire, mais pas forcément misérabiliste, Pierre (Vincent Lindon), cheminot de son état, élève seul ses deux fils, après le décès de leur mère. Si le cadet (Stefan Crepon), élève studieux et impliqué, ne pose pas de difficultés, la situation diffère un peu avec l’aîné (Benjamin Voisin).
Au sein du foyer, le trio masculin est pourtant aimant et complice, mais les influences extérieures de l’un vont faire basculer leurs vies à tous.
En effet, Fus (…) -
« LOVE CHAPTER 2 » de Sharon Eyal & Gai Behar - Espace 1789, le 7 février 2025
8 février, par Sébastien BourdonDance Me to the End of Love
Les sept corps androgynes (quatre femmes, trois hommes), d’autant plus difficilement discernables dans la pénombre qu’ils sont tous vêtus d’une matière neutre, vague prolongation de leur peau.
Ils entament leurs premiers mouvements.
Une pulsation sonore dépouillée semble animer leur gestuelle commune, quand bien même ils font un art dansant de ne pas être complètement ensemble.
Le son s’épaissit progressivement de couches sonores supplémentaires, (…) -
« Vincent Lindon - Cœur Sanglant » de Thierry Demaizière et Alban Teurlai
7 février, par Sébastien BourdonÀ cœur vaillant…
Ceux qui n’apprécient guère l’acteur devront détourner leur chemin, il n’y en a que pour lui dans ce documentaire. Son omniprésence va même au-delà de ce qu’imposerait l’exercice : personne d’autre que lui n’apparaît à l’image, à l’exception de quelques ombres de rue ou de plateaux de tournage.
Bien sûr, Vincent parle à quelqu’un placé hors caméra, il semble répondre à des questions, mais que l’on n’entend pas. Et puis la machine s’emballe, tremblante mais décidée, (…) -
Cocorico
4 février, par Sébastien BourdonNombre d’esprits réactionnaires et chagrins avaient trouvé à redire à la cérémonie d’ouverture des JO, y voyant les signes implacables de la décadence de notre pays.
Voilà que leur calvaire devient martyr de Sisyphe, puisque c’est avec cette exacte prestation que Marina Viotti, Victor Le Masne et Gojira ont remporté le Grammy Award 2025 de la meilleure prestation metal à Los Angeles le 2 février dernier.
Pourtant peut-on imaginer plus réjouissant que de savoir notre vieux pays briller (…) -
« L’homme Tranquille » de John Ford (1952)
2 février, par Sébastien BourdonToujours Verte Vallée
Quelle serait la pertinence contemporaine d’une œuvre de John Ford alors qu’est bien entamé, jusqu’au quart même, le 21ème siècle ?
La manière de raconter une histoire et la vision des rapports hommes-femmes pourront chagriner les esprits portés sur la complainte du progrès. Mais, quand même, quelle merveille que ce film, sur le fond comme sur la forme.
John Wayne était un abruti nationaliste, mais Ford le dirigea toujours avec une finesse qui permit de faire de (…) -
« Apprendre » de Claire Simon
1er février, par Sébastien BourdonLike Diamonds in the Sky
On parle souvent de se mettre à hauteur de son sujet quand on se refuse à le surplomber : ici, Claire Simon propose même de se positionner physiquement au niveau des enfants, s’adaptant à leur taille. La caméra est alors comme un des leurs au milieu des autres, qui les regarde et les écoute. Les adultes, on les voit le plus souvent par en-dessous.
C’est la fin de l’année scolaire à l’école élémentaire Makarenko d’Ivry-sur-Seine. Il fait beau, on pourrait (…) -
« Pour un Oui ou pour un Non » de Nathalie Sarraute - mise en scène de Sylvain Maurice - Le Lucernaire, le 25 janvier 2025
27 janvier, par Sébastien BourdonDe l’incommunicabilité entre les êtres
Deux hommes au look bourgeoisement sobre de publicitaires quinquagénaires (Christophe Brault et Scali Delpeyrat), affichent une complicité rigolarde devant un papier peint au design coloré et géométrique (qui ressemble furieusement à la pochette du dernier album en date de Brutus, « Unison Life », ce qui me rend ledit décor extrêmement sympathique).
Ils sont amis, et on imagine de longue date, pourtant, très vite va naître entre eux une tension. (…)