Maudits + Nord + Parlor - Le Supersonic, le 27 mai 2024

Le batteur Christophe Hiegel s’étant fait porté pâle (et même allongé), l’ordre d’apparition des groupes est bousculé et c’est un Maudits réduit à deux membres qui ouvre le bal.

Appliqués et sérieux comme des papes, nos duettistes s’emploient à additionner des couches sonores atmosphériques pour un bonheur auditif d’une rare douceur.

Dépourvus de la pieuvre qui fait leur force de frappe, Olivier Dubuc et Erwan Lombard nous embarquent donc malgré tout, avec ce cœur à l’ouvrage qui les caractérisent.

Alors, « un seul être vous manque et tout est dépeuplé » ? Pas forcément, pas complètement : Maudits, le trio que même à deux, c’est bien aussi.

Quant à Nord, ils ont un problème similaire, mais chez eux, c’est un guitariste qui manque à l’appel. Qu’importe l’adversité, en trio, les nordistes ne se démontent pas et produisent leur beau bruit, portés par la voix exceptionnelle de leur leader (en teeshirt Taylor Swift).

Noisy rock trempé par les embruns d’une mer grise déchaînée (du Nord, donc) : on pourrait résumer ainsi le propos, et il est fort bien martelé aux entournures.

Dernier de la liste, Parlor prend d’assaut la scène microscopique pour un set ramassé particulièrement sévère.

Du tatouage en veux-tu en voilà, du hardcore avec force implication physique, il faut imaginer Pio Marmaï hurlant au sein du Rollins Band.

Parvenant à transformer la fosse du bar en un moshpit de festival, ce groupe fougueux quittera le champ de bataille en vainqueur.

Sébastien Bourdon