Klone - « The Unseen »

« Interlaced » : la musique envahit immédiatement la pièce, sitôt le disque lancé sur la platine. Nul besoin de monter le son, la masse sonore aussi profonde que précise se loge partout dans l’espace alentour.

Nulle noyade sonique, au contraire chaque instrument se détache, pourrait presque s’écouter tout seul pour peu qu’on y prenne garde.

Ce bel assemblage fait écrin à la voix d’airain de Yann Ligner, comme aux interventions ponctuelles et pertinentes du saxophone de Mathieu Metzger.

Quand bien même cet instrument à vent - inhabituel dans les landes métalliques - ne serait point présent que la musique des poitevins serait pertinente et originale.

Les parties instrumentales, affûtées bien comme il faut, rappellent que le groupe joue dans la cour des grands depuis un bon moment. Les quelques saillies un peu consistantes disséminées ça et là ôtent le moindre doute.

Néanmoins est à la manœuvre ici un sens du doux drame et de la mélancolie, présent sur tous les titres du disque, avec une mention toute particulière pour un « After The Sun » dont le refrain irrésistible, vous tirera quelques larmes le soir venu.

Puisant l’énergie dans ses racines, Klone ose néanmoins et se déplace tout au long du disque, parvenant au bout du voyage à conserver une cohérence et une humeur globales.

Ce nouvel album est donc à ajouter à leur impeccable discographie, et on peut sans risque ici affirmer qu’on est au meilleur d’eux-mêmes.

Sébastien Bourdon