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Gojira, Bercy le 25 février 2023

dimanche 26 février 2023, par Sébastien Bourdon

Déflagration Positive

Avant d’aborder cette exceptionnelle soirée, rappelons deux ou trois choses s’agissant de Gojira : ces types viennent d’un bled des Landes (Ondres - 40440). Oui, comme le foie gras, spécialité régionale qui pourrait être considérée comme relativement peu death metal, à l’exception quand même assez brutale du nécessaire gavage d’oies et canards.

Ce quatuor français se distingue depuis sa création en 1996 par un continuum de prouesses : commencer dans les bars du Sud-ouest, monter à la capitale, tourner hors des frontières, faire la première partie de Metallica, notamment aux Etats-Unis mais aussi au Stade de France, jouer en tête d’affiche du Hellfest, et finalement jouer à Bercy. Et ce n’est pas ce concert tout ce qu’il y a de plus formidable qui va nous laisser penser que la promenade est terminée.

Remplir cette salle jusqu’à la gueule avec une musique a priori peu aimable - enfin, ça dépend pour qui - et assez peu radio friendly, il n’était écrit nulle part que cela se produirait un jour pour un groupe hexagonal. Comme l’a dit en souriant Joe Duplantier (chant - guitare), « il y a une tête d’affiche ensuite ? », comme s’il était incongru d’avoir assumé ce rôle avec une telle maîtrise durant près de deux heures.

En effet, les français ont démarré leur set avec une puissance de feu particulièrement phénoménale (et on en a vu des concerts de brutes). Le public s’est jeté en un claquement de doigts dans la célébration de leur musique avec une ferveur exceptionnelle (comprendre : la fosse se transforma immédiatement en un joyeux bordel incontrôlé).

Gojira parvient ici à un petit miracle, conjuguer la maîtrise technique et scénique à l’américaine avec la bonhomie souriante hexagonale.

Ainsi du batteur Mario Duplantier dont les accélérations de double pédale écrasent toute forme de vie dans l’univers - ce qui surprend chez un groupe se revendiquant écologiste militant (j’espère d’ailleurs que les confettis et serpentins étaient biodégradables). Ça surprend donc, mais en bien, parce que Mario est aussi vif que créatif, à l’instar de ses congénères. En effet, l’inventivité est au pouvoir, Gojira ne se laissant jamais complètement enfermer dans son style de prédilection (le death metal, pour ceux qui n’auraient pas suivi).

Le concert a semblé se scinder naturellement en deux parties : après une ouverture particulièrement violente (« Born for One Thing », « The Heaviest Matter of the Universe », « The Art of Dying »), un léger ralentissement s’est produit sur le dernier tiers du show, comme si après avoir sacrément rigolé, on avait voulu se parler un peu, et même chanter (« The Chant » justement, « Another World », « New Found »).

Mais la plus jolie évidence de cette soirée, c’était cette joie palpable, immense, que l’on ressentait sur, comme devant la scène. Que la joie demeure, n’est-ce pas.

Sébastien Bourdon

P.S. Le bassiste Jean-Michel Labadie arborait un teeshirt des excellents Maudits, preuve si besoin était du goût très sûr de ces garçons. Une bonne idée pour la prochaine fois serait justement d’accueillir ce remarquable groupe pour une première partie de qualité (française de surcroît).

#gojiraofficial

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