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La Complainte du Cycliste

jeudi 11 octobre 2018, par Sébastien Bourdon

Le 8 octobre 2018, jour de sortie du rapport du GIEC sur le climat, j’apprends que le ministre de l’Ecologie François de Rugy pavane au salon de l’automobile. Et moi, ce même jour, on m’a volé mon vélo presque sous mes yeux. Hasard, coïncidence ?!

10 octobre 2018, La vie sans vélo acte 2 :

Faute de deux roues, il a donc fallu se résigner à reprendre la tristement célèbre ligne 13. Et à chaque fois, la violente absurdité qui y règne frappe comme l’évidence : retards, pannes et incidents, rames bondées, à toute heure du jour ou de la nuit.

Pourtant, à Saint-Ouen, sur ladite ligne, les dernières opérations immobilières BNP promettent de « conjuguer mobilité et sérénité » (cf. Le Monde Diplomatique, octobre 2018). Une bien belle gentrification donc, avec un grand remplacement de la gauche locale moribonde et démagogue par une droite blonde et gouailleuse (Pecresse et Delannoy).

Le savent-ils, le réalisent-ils, avec leur « projet » que si, pour le travail il vous faut prendre plusieurs fois par jour la 13, il vaut alors mieux changer de boulot (ou déménager) ? L’arrivée sans cesse repoussée de la ligne 14 sera évidemment trop tardive dans un territoire de plus en plus construit et habité.

Saint-Ouen, devenue « Saint-Ouen sur Seine » par le miracle des urnes, ne sera jamais Levallois et peinera probablement même plus que de raison, alors même qu’elle est à la porte de la capitale, à rejoindre le Grand Paris.

Ce que l’on nous vend de néo-haussmannien ne parvient pas à cacher une réalité qui se fout de l’optimisme bon teint LR. On lutte encore ici, pour se mouvoir convenablement donc, mais aussi parfois même pour dormir tranquillement (le deal reste certainement le premier commerce local).

Cette marche forcée du progrès éradiquant les derniers passants de la « Ceinture Rouge » n’a produit à ce jour que deux fromageries, ça ne suffira sans doute pas à tranquilliser le bourgeois tenté par l’investissement local. Et tout cela se fait en plus en effaçant l’histoire ouvrière et la maigre verdure.

En attendant, on a commandé un nouveau vélo, car à Saint-Ouen il n’y a même pas le Vélib’, histoire d’être un peu moins grognon.

Sébastien Bourdon

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