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IRON MAIDEN - POPB, le 2 juillet 2008

jeudi 3 juillet 2008, par Sébastien Bourdon

Off the Boules Quies

Lu, à propos d’Iron Maiden dans le supplément « Sortir » de TELERAMA : deux T et de chaleureuses recommandations (un truc du genre « puissance de feu phénoménale qui a déjà séduit deux générations ») !!! C’est étonnant le temps que mettent certains à se rendre à l’évidence. Don’t believe the hype.

Alors, sans l’avoir totalement planifié à l’avance, mais en l’ayant fermement décidé, nous sommes allés à Bercy pour leur deuxième show consécutif, en ce soir d’été orageux du 2 juillet. Et paf, CONCERT DE L’ANNEE. Et pourtant, quelle année !!

En réalité, et c’est l’évidence en entrant dans l’arène, il n’y a que deux groupes capables d’incendier de si belle manière une foule : Metallica et Iron Maiden. Nous sommes trois quart d’heure avant le début des hostilités et le public hurle déjà sa joie prochaine en faisant la « hola ». Je n’ai pas entendu une note que déjà je savoure.

Et puis soudain, les lumières s’éteignent, le rideau se lève sur le décor égyptien de pacotille de la tournée Powerslave (1984-1985), tout le monde se dresse (pour ne plus jamais se rasseoir), la clameur couvre les premiers accords de guitares, et hop « Aces High  ».

Cette tournée, qui suit de très près celle ayant assuré la promotion de leur dernier opus, A Matter Of Life And Death (2006 - grand disque), consiste en une ultime visite de leur répertoire, de leurs débuts (1980) à l’album Fear Of The Dark (1992). Soit exactement les titres qui ont servi à deux albums live phares de mes années d’étudiant, « A Real Live One » and « A Real Dead One » (1993).

Je n’ai pas touché terre de la soirée. Bruce Dickinson n’a jamais aussi bien chanté, parle toujours un français délicieux (« comment ça va mes copains de metal ?! »), le jeu de basse de Steve Harris reconnaissable entre tous fut phénoménal, et derrière ses fûts, Nicko Mc Brain a été impérial, mélange incroyable de swing, de technique et de puissance.

Et puis, il y a les guitares. Je veux dire, ce groupe joue maintenant quand même avec trois solistes ! Plutôt que d’envoyer balader le remplaçant Gers quand Smith est revenu, on l’a gardé, au nom de l’addition des talents. Cette idée qui pourrait donner le pire du grotesque s’avère totalement géniale. Thin Lizzy avait déjà apporté cette idée du dialogue entre guitaristes, là c’est multiplié encore : les solis se télescopent, se répondent. C’est presque du jazz, on en viendrait à parler de chorus de guitares (so chic). Groupe à l’image et à l’identité très forte, Iron Maiden est en fait un conteur d’histoires magnifiquement portées par ses guitaristes.

Le groupe n’a jamais baissé en intensité et la foule était au diapason. Dickinson persiste à aligner ses célèbres « scream for me », mais c’est en réalité inutile, le public est en délire. Quel plaisir que de se joindre à la foule pour chanter note pour note le solo de guitare de « Fear Of The Dark » entre autres. Je ne vais pas vous faire un name dropping des titres mais quand même « Powerslave », « The Trooper », « Revelations » (ce riff, mon Dieu, ce riff) ou « The Number Of The Beast » (avec un bouc géant sur le côté), c’est de la joie à l’état pur.

Nous avons eu bien sûr droit à un Eddie gigantesque s’extrayant, couvert de bandelettes, du sarcophage en fond de scène. Totalement superfétatoire au regard de la puissance musicale déployée sur scène, mais tellement drôle, et ne prétendant d’ailleurs pas à autre chose.

En réalité, pas de nostalgie, Iron Maiden avance, produit de nouveaux disques (ils retournent d’ailleurs en studio), donne des concerts où ils ne jouent pratiquement que des nouveautés, mais là, c’était un cadeau aux fans historiques. On parle ici d’un temps où la musique était rare et chère, où l’accès à l’information était exceptionnel. Un temps où l’on connaissait ses disques par cœur et où on les aimait presque comme une personne de chair et de sang.

Enfin, oui, ils ont joué « Rime Of The Ancient Mariner », poème marin épique, bave aux lèvres, larmes de joie : « Water, water, everywhere ».

Sébastien Bourdon

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