Accueil > Francais > Théâtre > Ben Duke : Juliet & Romeo - Espace 1789, le 11 octobre 2025
Ben Duke : Juliet & Romeo - Espace 1789, le 11 octobre 2025
mardi 14 octobre 2025, par
Midlife-crisis
Quand on aime on a toujours vingt ans et puis un jour, ça change, nous laissant bien désemparés sur ce qu’il conviendrait de faire.
Juliet et Romeo ont essayé bien des choses, mais rien qui ne soit suffisamment efficace pour lutter contre la monotonie des jours, poison mortel de leur idylle.
Ce soir, ils tentent donc une thérapie de couple, mais en public, celui de la salle, pris à témoin avec le sourire lorsque débute la pièce.
Sur l’initiative de Juliet (Emily Terndrup), et nonobstant un Romeo (John Kendall) un peu réticent, chacun des protagonistes va confronter ses souvenirs à l’autre, remontant au temps de la rencontre, espérant y trouver causes de la douleur et moyens de la guérir.
La pièce est anglaise comme le sont les protagonistes, et c’est dans la langue de Shakespeare - forcément - que va se jouer le mélodrame.
Poursuivant les dialogues et les situations, la musique surgit, illustrant le propos et finalement accompagnant la danse. En effet, le spectacle comporte de nombreux moments où aux paroles se substituent finalement des séquences dansées.
Les Beatles, Cat Power ou Sinatra, point de faute de goût dans le choix des titres, tout juste pourrait-on trouver la danse plus illustrative que performative. Les pas sont charmants (ou drôles), mais on a connu plus intense en termes d’entrechats.
Mais ce n’est pas là que pêche surtout ce joli spectacle : si l’on ne trouve pas grand chose à lui reprocher sur le plan formel, le fond ne dépasse pas franchement le niveau des conseils de couples dans une gazette de potins.
Chacun est dans son rôle, presque jusqu’à la caricature genrée d’un autre temps, la femme et ses humeurs, l’homme et sa pudeur pataude, Madame s’occupe de l’enfant, Monsieur a du travail etc.
La dernière partie du spectacle, où Shakespeare envahit scènes et dialogues et où le ton se fait plus grave, est plus intense, hissant un peu l’ensemble au-delà des limites du spectacle tous publics.
Sébastien Bourdon